ALÈS De la police nationale à la création, la reconversion d'une mère pour son fils
Après 20 ans passés dans la police nationale, Samia Benbrouk vient d'en démissionner pour donner vie à un projet initié en l'honneur de son fils, Yanis, atteint d'une tumeur cérébrale. Ainsi, la rue de la République voit poindre une nouvelle boutique.
C'est ce qu'on appelle donner un nouveau tournant à sa vie. Après quasiment 20 ans en tant que fonctionnaire de police dans la cité phocéenne, Samia Benbrouk vient de remettre sa démission à sa hiérarchie pour entreprendre une reconversion espérée depuis plusieurs années, et définitivement actionnée par la maladie frappant, il y a tout juste un an, l'un de ses trois enfants.
"Pendant longtemps on a cru mon fils épileptique. Sauf qu'après des examens approfondis, on lui a diagnostiqué une tumeur cérébrale. Pour mieux supporter cette inflammation, il doit mettre en veille son cerveau au maximum et s'occuper en permanence pour éviter de penser. On a donc commencé à faire des créations de porte-clés en résine époxy", développe la mère de famille.
Opéré le 20 mai dernier, le petit Yanis, 13 ans depuis quelques jours, a observé une convalescence de trois mois durant laquelle il a laissé libre cours à son instinct créatif. "Le fait de se poser pour accomplir ce travail minutieux a eu un réel impact positif sur sa santé", promet Samia Benbrouk. Ainsi, se prenant au jeu, la dernière nommée s'est imaginée disposer d'une vitrine en cœur de ville d'Alès pour y vendre les créations de son fils, actuellement scolarisé au collège Jean-Moulin.
La rue de la République se redynamise
Quelques mois plus tard, et avec le soutien logistique des manageurs du cœur de ville, l'ancienne fonctionnaire de police pense avoir trouvé le local idéal en investissant un espace de 25 m², au n°29 de la rue de la République. "C'est une fierté de participer à la redynamisation de la partie basse de cette rue piétonne trop longtemps délaissée", savoure la néo-commerçante, toute heureuse de recevoir la visite du maire d'Alès, Max Roustan, à l'occasion de l'inauguration de "l'Atelier créations de Yanis", jeudi dernier.
"J'ai trouvé ma passion", apprécie Samia Benbrouk, qualifiant son activité de "création artisanale à la demande des clients". Plateaux, tables basses, sets de service, roses éternelles, cendriers personnalisés et doudous de naissance sont autant d'objets qui côtoient les porte-clés conçus par Yanis, et les créations de Noël, "en cours de préparation".
"J'ai suffisamment d'avance au niveau du stock, mais Yanis espère avoir du travail aux vacances de la Toussaint", sourit la mère de famille. Ses créations, vendues à des prix compris entre 5 et 60 euros, ont déjà trouvé écho auprès des membres de l'association Start Women, présentes en nombre lors de l'inauguration pour soutenir l'une des leurs.
Corentin Migoule
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