BAGNOLS Une cérémonie pour ne pas oublier les morts pour la France
Une cérémonie en trois temps, pour se souvenir des morts pour la France, civils ou militaires, décédés outre-mer, des soldats tombés pour la France lors des guerres et des opérations extérieures et d’un résistant bagnolais tué en 1944.
Devant la stèle érigée en 1974 en mémoire des monuments funéraires abandonnés par la force outre-mer, élus, anciens combattants et pieds-noirs se sont souvenus de ces sépultures laissées en Afrique du nord ou en Indochine. « Que chacun trouve ici un peu de sa sépulture familiale », a lancé le président des anciens combattants de Bagnols, Jean-Claude Mougenot. « Loin de nos yeux, mais près de notre cœur », a pour sa part ajouté le premier adjoint au maire de Bagnols, Denis Rieu, avant d’évoquer « une pensée fraternelle. »
L’aréopage s’est ensuite déplacé de quelques mètres, direction le carré militaire du cimetière, pour rendre hommage aux soldats morts pour la France. « Leur sacrifice doit être rappelé car la paix n’est jamais acquise », a lancé le président du Souvenir français de Bagnols et adjoint au maire, Rémy Salgues. Pour lui, cette cérémonie « n’est pas qu’un hommage, c’est une occasion de délivrer un message de paix aux générations futures ».
Des générations futures qui connaîtront désormais l’histoire de Raymond Guyader, enterré dans le cimetière de Bagnols. À l’initiative du Souvenir français et avec l’aide de la mairie, la tombe de ce résistant tombé pour la France a été sauvée, alors que sa concession touchait à sa fin, et une plaque y rappelle désormais les circonstances de la mort de ce Bagnolais, survenue le 22 août 1944 alors qu’il avait 30 ans.
Le trésorier du Souvenir français de Bagnols, Christian Baume, a mené des recherches et a retracé le parcours de Raymond Guyader, capturé à Apt (Vaucluse) par une colonne allemande chassée de la ville par l’infanterie américaine avec deux de ses compères du réseau « Action R2 Archiduc », Albert Gimet (22 ans) et Marcel Reynier (35 ans). Les trois malheureux seront utilisés par les Allemands comme boucliers humains lors d’une attaque des FFI (Forces françaises de l'intérieur) à Bonnieux (Vaucluse), puis seront torturés et abattus dans le village des Beaumettes, quelques kilomètres plus loin.
C’est donc la tombe de ce résistant qui a été sauvée et rénovée, et sur laquelle le Souvenir français a fait poser une plaque commémorative, « pour faire comprendre, affirme Rémy Salgues, que tout le sang versé l’a été pour défendre un idéal. Un idéal que nous devons défendre à notre tour ».
Thierry ALLARD
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