BAGNOLS/CÈZE Trafic de drogue et violence : le maire en appelle au ministère de l'Intérieur
Depuis plusieurs jours, des épisodes de violence surviennent à Bagnols-sur-Cèze. Le dernier en date a eu lieu vendredi soir : 40 coups de feu tirés et un jeune blessé par balles (ses jours ne sont plus en danger désormais, ndlr). Le maire, Jean-Yves Chapelet, espère recevoir de l'aide et des moyens supplémentaires pour y répondre rapidement. Ce mardi matin, il postera une lettre destinée au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
"La sécurité et de la tranquillité publique sont des sujets qu'on prend à bras le corps depuis deux mandats. On ne lâche pas et on ne veut pas lâcher", tonne le maire. En témoignent les nombreux dispositifs et actions mis en place : 20 policiers municipaux bientôt rejoints par deux supplémentaires, la police municipale déployée jusqu'à 2h, 500 000€ investis dans la vidéosurveillance, recrutement d'un directeur de la tranquillité publique...
Un GLTD (Groupement local de traitement de la délinquance) a même été créé et reconduit six mois afin de cibler le principal point de deal de Bagnols qui est aussi le plus visible : le 14, avenue de la Mayre. Le maire réexplique : "En début d'année, il y a eu un premier coup de filet de la police nationale aidée de la police municipale. Ils ont embarqué plusieurs personnes. Il y a eu une grosse opération en juin avec la police judiciaire, la BAC (Brigade anti-criminalité). La réalité, c'est que ça a démonté le réseau bagnolais. Neuf personnes ont été incarcérées. Il y a eu des saisies. La fermeture d'une épicerie de nuit liée au trafic..."
Pour le premier magistrat, "une première victoire a été gagnée". Mais pas pour longtemps... "Par la suite, deux points de deal se sont reconstitués à la Citadelle et rue Garidel-Alègre, avec des trafics quand même beaucoup moins importants", poursuit Jean-Yves Chapelet. Mais les tensions sont montées d'un cran il y a quelques jours quand un jeune homme a été agressé et a reçu quinze coups de couteau. "Peu après, un infirmier a porté plainte car il n'arrivait plus à soigner ses patients à la Citadelle car il était menacé. Puis 40 douilles de balles de kalachnikovs... On n'est pas habitués. Bagnols, ce n'est pas Chicago."
"on est dans une bataille de reprise du territoire par des gens venant de l'extérieur"
Aujourd'hui, le maire est inquiet car ce qui lui revient "c'est qu'on est dans une bataille de reprise du territoire par des gens venant de l'extérieur". Afin que ces derniers ne s'installent pas durablement sur le territoire, le maire souhaite une réponse immédiate avec le maximum de forces. Il a d'ailleurs écrit une lettre au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour l'alerter et éviter "qu'un mal pire ne s'immisce".
Dans son courrier, Jean-Yves Chapelet propose de porter une expérimentation sur le territoire en rajoutant la gendarmerie à la convention de coordination liant déjà les polices municipale et nationale : "Quand la BAC se déplace à Bagnols-sur-Cèze, qui se trouve en zone police, c'est 30 minutes dans le meilleur des cas, 1 heure dans le pire. Alors que sur des événements comme cela, ça va vite. Bagnols est entourée de zones gendarmerie et on a le PSIG (Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie) à proximité. Profitons-en." À travers cette expérimentation, le maire aimerait que la communication soit plus fluide sur certains événements qui nécessitent des renforts rapidement.
Dans sa lettre, il demande à Gérald Darmanin également des moyens pour "harceler sur les points de deal, faire une tête de pont 24/24h pour que les clients ne viennent plus." Car polices municipale et nationale, seules, ne suffiront pas pour assurer cette présence continue : "Ce sont quand même des zones à risque. Il faut des équipes mixtes, entraînées..." Face à cette situation qui peut être source d'agitation pour les habitants, Christian Baume, adjoint délégué à la Sécurité, assure "qu'un soutien pourra être apporté à ceux qui en ressentent le besoin". Le maire tient aussi à dire à la population que "Bagnols, comme beaucoup de villes, fait face à ces problèmes de trafic de drogue. On réagit. Ce qui se passe depuis huit jours met à mal ce que l'on met en place mais ce n'est pas pour autant que l'on va lâcher". La mairie prévoit d'ailleurs "d'embêter" les consommateurs et acheteurs, notamment via la vidéo-verbalisation.
Marie Meunier
À relire sur le même sujet : https://www.objectifgard.com/2022/10/15/bagnols-fusillade-un-homme-grievement-blesse-par-balle-cette-nuit/
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