CORONAVIRUS Dans le Gard rhodanien, des couturières fabriquent des masques bénévolement
Depuis quelques jours, Geneviève Pace ne compte pas ses heures : dans son atelier de Sabran, près de Bagnols, la couturière fabrique des masques en tissus pour le personnel non-soignant.
Car même si elle a dû se résoudre à fermer son atelier, dans lequel elle confectionne habituellement des robes, notamment des robes de mariées, la couturière a eu tout de suite envie de se rendre utile dans le cadre de la crise sanitaire causée par l’épidémie de coronavirus. « Fermer mon atelier ne veut pas dire être passive », lance-t-elle.
Alors elle fait des recherches et tombe sur un patron de couture sur les réseaux sociaux. Un patron émanant de l’Institut du cancer de Montpellier, et validé par le CHU de Grenoble.
Ni une, ni deux, Geneviève Pace transforme son atelier de confection de robes en atelier de fabrication de masques. « J’ai lancé le premier modèle, et j'ai appelé toute une communauté à faire de même », explique-t-elle.
Une communauté composée de connaissances et de personnes à qui elle donne des cours de couture. « Aujourd’hui, je ne sais pas combien de personnes participent », admet-elle, tout juste leur a-t-elle fait passer un patron et demandé de ne pas se faire payer pour les masques qu’elles fabriquent. « Je refuse le moindre centime », affirme-t-elle.
Ses masques, elle les confectionne avec « deux épaisseurs de coton d’un tissage très serré, et un molleton à l’intérieur », précise-t-elle. Des masques réutilisables, qu’elle demande aux utilisateurs de laver à 60 degrés et de repasser, histoire d’éliminer le plus de germes possibles. « L’idée est de faire quelque chose d’assez résistant pour être utilisé et lavé très souvent », précise la couturière. Et pour autant, les masques sont esthétiques : « j’ai choisi aussi un tissu qui me plaît, j’ai voulu faire quelque chose de joli. » On ne se refait pas…
Ses masques, elle les donne à celles et ceux qui en demandent. « Des infirmières libérales, des commerçants, des pompiers, des taxis, des gendarmes », énumère-t-elle. Précisons que ces masques n’ont absolument pas vocation à finir dans les blocs opératoires et les services de réanimation des CHU.
Pour l’heure, Geneviève Pace en est à une cinquantaine de masques fabriqués, et estime avoir « le stock d’élastique nécessaire pour en fabriquer deux ou trois cents. » En combinant toutes les couturières qui la suivent dans cette aventure solidaire, ce sera bien plus. « Nous ne sommes pas seules à agir », souligne la couturière qui garde le sourire et pense aussi à l’après épidémie : « À la fin, quand j’en aurais fini avec les masques, je me ferai une robe. »
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
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