DÉPARTEMENTALES Jacky Valy, ce communiste qui ne renonce jamais
Voilà 42 ans que le conseiller général d'Alès Nord-Est se nomme Valy. Il y a d'abord eu Henri, le père, élu de 1973 à 1992. Puis le fils, Jacky, qui a repris le flambeau depuis cette date. À 68 ans aujourd'hui, l'un des poids lourds communistes du Département a bien l'intention de remettre le couvert pour six années de plus, en binôme avec Cathy Chaulet, attachée territoriale à la mairie de Barjac et épouse du maire. Ils vont tenter de conquérir le nouveau canton de Rousson, formé de 29 communes, et dont le cœur bat à gauche depuis toujours.
Objectif Gard : Sur les quatre conseillers généraux sortants de ce territoire, vous êtes le seul à briguer un nouveau mandat. Vous n'avez pas eu envie de passer le flambeau ?
Jacky Valy : Bernard Portalès, Edouard Chaulet et Jean-Claude Paris ne voulaient pas repartir. Il m'a paru important qu'un élu de l'assemblée sortante soit candidat et j'ai toujours envie de me battre pour mes concitoyens. Je ne renonce jamais.
O.G. : Pourquoi avoir choisi Cathy Chaulet comme binôme ?
J.V. : C'est une candidate qui connaît bien le canton et avec qui je partage les mêmes opinions et ambitions. De plus, elle a les compétences nécessaires pour occuper cette fonction là.
O.G. : Pendant 23 ans, vous êtes intervenu sur 4 communes. Le canton s'est aujourd'hui élargi à 29 communes. Comment appréhendez-vous ce nouveau redécoupage ?
J.V. : Ce redécoupage, nous ne l'avons pas voté. Ce n'était pas une bonne solution de morceler le département de cette manière. Nous avons un canton qui s'étend de Saint-Julien-les-Rosiers à Barjac ! Avant, j'avais à faire à seulement quatre maires... Nous allons devoir faire des kilomètres, mais maintenant que nous sommes deux nous pourrons nous partager les territoires.
O.G. : Quel bilan tirez-vous de votre dernier mandat ?
J.V. : En tant que vice-président en charge des bâtiments et du patrimoine, j'ai beaucoup travaillé à la réhabilitation de collèges, à la construction de centre médico-sociaux, à la remise en état d'équipements en tout genres. Malgré les contraintes financières, toutes nos missions de solidarité ont été maintenues à un haut-niveau d'investissement. Le bilan est donc très positif.
O.G. : Quels sont vos projets pour le nouveau canton de Rousson ?
J.V. : Poursuivre les actions engagées jusqu'ici et maintenir l'aide aux communes. L'une de mes priorités sera aussi de soutenir les mouvements associatifs, pour tous ces bénévoles qui donnent de leur temps pour de bonnes actions. Je n'aurai pas peur de mettre les mains dans le cambouis !
O.G. : Vous êtes élu sur un territoire historiquement communiste. Êtes-vous confiant face à vos adversaires et plus particulièrement à la montée du FN ?
J.V. : Les communistes ont été brillamment élus à chaque fois sur ce secteur. Je suis donc confiant mais je reste vigilant par rapport au score que pourrait faire le FN. Avec la droite, leurs volontés sont bien différentes des nôtres. Ils vont supprimer l'aide aux communes, même s'ils s'en défendent aujourd'hui ! Je ne pense pas qu'ils vont gagner. Je m'attends plutôt à une réaction républicaine.
O.G. : Que vous inspire le tandem formé par le maire divers droite de Saint-Ambroix, Jean-Pierre De Faria et la Roussonnaise Nathalie Blandina ?
J.V. : C'est un binôme qui n'a aucune logique. En se présentant comme « apolitique » avec un maire de droite et un remplaçant de gauche, les candidats créent la confusion. Moi je suis coco, je le dis et je l'assume ! L'étiquette politique, c'est important pour les électeurs.
O.G. : Pensez-vous que la déception du peuple face à la politique menée par le gouvernement sera bénéfique au Front de gauche ?
J.V. : Non, je ne pense pas que la situation nationale profitera aux candidats communistes. Nous avons longtemps marché avec le parti socialiste et c'est l'ensemble des politiques traditionnelles qui est rejeté par le concitoyens. C'est d'ailleurs ce qui fait la force du FN.
O.G. : Selon vous, existe t-il un risque que le département bascule à droite ?
J.V. : Oui, il y a un risque. Je compte sur les Gardoises et Gardois pour éviter ce cauchemar et garder nos cantons à gauche.
O.G. : Si vous êtes élu, appellerez-vous à voter Jean Denat ?
J.V. : Jean Denat est un gros travailleur. Il est viscéralement attaché à ce département. S'il se présente à la présidence du conseil départemental et que mon groupe le décide, je soutiendrai sa candidature.
Propos recueillis par Elodie Boschet
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