ÉDITORIAL Les Restos du cœur quittent le Chemin-Bas-d’Avignon : est-ce que tout le monde s'en fout ?
Hier, les bénévoles et l'équipe de direction ont plié bagage. Non pas par plaisir.
L'antenne historique des Restos du cœur au cœur du Chemin-Bas-d’Avignon, rue Général-Delestraint n'est plus. Hier, les bénévoles et l'équipe de direction ont plié bagage. Non pas par plaisir. Mais tout simplement parce qu'ils sont arrivés au bout d'une situation anormale. Au printemps dernier, le responsable départemental des Restos du Cœur pour le Gard, Alain Bourdereau, tirait déjà la sonnette d'alarme. Face à la recrudescence de violences dans le quartier populaire nîmois, et en raison d'une proximité avec les points de deals, il était devenu impossible d'attirer de nouveaux bénévoles pour participer aux distributions. Pire, des bénéficiaires avaient aussi déserté les lieux. Ils n'étaient pas devenus d'un seul coup plus riche. Bien au contraire. Mais pour faire manger leurs enfants, et survivre, ils s'étaient plutôt dirigés vers un autre point de collecte, plus sécurisé. Alors comment en est-on arrivé à cette regrettable fermeture ? Surtout quand on sait que depuis la fin du Covid, et l'inflation des charges énergétiques, le nombre de bénéficiaires a explosé en France et dans le Gard particulièrement. Semble-t-il que la demande d'un nouveau local sécurisé par la direction des Restos du cœur est restée lettre morte. L'insistance auprès de la municipalité, des services de l'État ou encore du Conseil départemental du Gard n'a pas abouti. Ou en tout cas pas aussi rapidement qu'espéré. Et maintenant ? Comment vont faire les familles ? Difficile de le savoir. Rappelons que l'existence même d'une association caritative est une anomalie dans un pays développé comme la France. La distribution de denrées alimentaires vient pallier les difficultés d'un État à répondre aux besoins vitaux de ses citoyens. Il y a donc une impérieuse nécessité à résoudre cette demande aussi simple qu'un local. Si les pouvoirs publics locaux se mettent autour d'une table, ils pourraient résoudre le problème en quelques heures. Il doit bien y avoir sur l'Est de la ville de Nîmes un local disponible, non ? Restera sinon à se tourner vers une âme charitable dans le monde de l'entreprise, avec un grand coeur, capable de suppléer la carence publique... Bien triste époque !
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