Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 14.06.2024 - Yannick Pons - 3 min  - vu 875 fois

FAIT DU SOIR Héraclès, la cave qui était portée par le courant de l’autoconsommation

Un an après l’installation de panneaux photovoltaïques sur son toit, la cave coopérative Héraclès, le plus important producteur de vin Bio en France, dresse un bilan positif de l'expérience collaborative vertueuse, poussée par son désir d’innovation, imposé par la versatilité du marché.

Au mois de mai 2023, 864 panneaux ont été posés sur 2 000 m² de la toiture ovoïde de l'édifice, spécialement conçue pour accueillir ce type d’installation. Les panneaux produisent l'électricité directement consommée par la cave gardoise, le surplus est revendu.

Déconsommation

À quelques dizaines de mètres de la source Perrier, la cave de Codognan est plantée au milieu des vignes, à côté de son caveau éponyme, mais qui lui est situé à Vergèze ! Chaque année, l'établissement réalise entre 10 et 13 millions de chiffres d'affaires et produit 100 000 hectolitres de vin (capacité 120 000 hl).

L'innovation signée Gérard Bertrand, le vin trouble ! • Photo Yannick Pons

Si le marché mondial du vin est à l’équilibre avec 250 millions d’hectolitres produits et vendus chaque année, les professionnels observent une déconsommation due à la baisse du pouvoir d’achat et à des considérations de santé. Les habitudes de consommation ont changé.

Rouge à papa

Le rouge de papa à 15 degrés que l’on sert pendant le repas en famille laisse place à des vins plus légers, plus clairs et effervescents, partagés entre potes à l’apéro. Ainsi, la cave gardoise a amorcé un virage dans sa production, misant sur l’innovation.

Sous l’impulsion de son principal client, Gérard Bertrand, le chai gardois consacre désormais près de 10 % de sa production à des vins nouveaux. « Base bulles » à destination de vins effervescents, faibles degrés d’alcool, profils aromatiques spécifiques, arrivée de nouveaux cépages comme le Floréal, le Soreli ou le Souvignier gris, vins troubles…

Innovation imposée

Depuis un an, une équipe de coopérateurs et d’administrateurs du chai s’est mise en ordre de marche derrière le nouveau président Jean-Philippe Julien et son directeur Frédéric Saccoman. Le projet a accouché d’un plan d’action, Bio Innov' 2030, structuré autour de trois axes : innovation, communication et internationalisation.

Les vins effervescents fabriqués en "base bulle" à la cave coopérative • Photo Yannick Pons

Le leitmotiv de la cave gardoise, c'est innover, afin de se tourner vers les marchés de l’export et de le faire savoir ! Ainsi, en pleine crise du vin, la cave gardoise a contractualisé et écoulé à ce jour 82 % de son vin cette année.

Autoconsommation

Mais la première innovation du site se situe sur le toit du bâtiment qui accueille une capacité de 120 000 hectolitres de cuves. En autoconsommation à 89 %, la cave revend seulement 11 % de l’énergie produite, qui couvre un quart de ses besoins en électricité sur l’année. Une économie substantielle, mais aussi un projet commun, vertueux et durable.

Un an plus tôt, ACTTE, la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) née en août 2021, portait en Camargue un projet novateur, coopératif et vertueux. Son président Thomas Kreiser regroupait 86 investisseurs, particuliers, vignerons, habitants et sociétés privées afin de lever les fonds nécessaires à l’implantation de 2 000 mètres carrés de panneaux solaires sur le toit de la cave.

Habitants investisseurs

Chaque investisseur est devenu sociétaire moyennant la somme de 100 euros et reçoit chaque année un retour sur investissement représentant entre 2 et 3% de la somme investie. Un système solidaire et compétitif qui prône une action collective.

Ce modèle d’entreprise concilie liberté d’entreprendre, solidarité économique et ancrage territorial tout en plaçant les agriculteurs au cœur de la gouvernance. Un investissement total de 350 000 euros. Le dispositif financé a produit cette année 420 000 kWh (kilowattheures), rachetés par la cave gardoise qui abaisse de fait ses coûts d’électricité de 10 %.

Investir à Calvisson

« Et cette économie peut devenir plus importante si les prix de l’électricité augmentent », indique Frédéric Saccoman. Actte installe actuellement un projet d’autoconsommation collective patrimoniale à Calvisson avec la commune et l’association Énergie citoyenne.

Un projet destiné à fournir en électricité verte le centre technique municipal ainsi que la Maison des sports et de loisirs. C’est le moment d’investir à Calvisson !

Autoconsommation

L’autoconsommation collective est un dispositif encadré par les textes législatifs et réglementaires. Il permet de partager de l’électricité produite localement, entre producteur(s) et consommateur(s) raccordés au réseau public de distribution, et relevant d’un même périmètre géographique proche. Qu’ils soient particuliers, entreprises ou collectivités, producteur(s) et consommateur(s) peuvent participer à une opération d’autoconsommation collective.

Le plus souvent, la production est d’origine solaire et assurée par des panneaux photovoltaïques. Ils peuvent être implantés assez facilement sur des toitures de bâtiments, des ombrières de parking, ou même au sol.

Yannick Pons

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