La cinquième circonscription du Gard n'est plus à gauche, une première depuis 1997. Ce soir, le député sortant de la France Insoumise Michel Sala est battu d'un peu moins de 2000 voix par le candidat LR-RN Alexandre Allegret-Pilot. Le candidat soutenu par le Nouveau Front Populaire aura donc siégé à l'Assemblée Nationale pendant un peu moins de deux ans, suite à la dissolution d'Emmanuel Macron.

Amer, partagé entre la victoire nationale du NFP et sa défaite locale, Michel Sala a certes perdu la bataille sans avoir perdu la guerre. Il entend continuer à se battre sur le terrain au quotidien pour "reconquérir cette cinquième circonscription". "Elle reviendra à gauche parce que nous allons faire des choses pour la ruralité et pour cette pauvreté dans le Gard", clame le député sortant.

Déçu d'un "report de voix qui ne s'est pas fait totalement", il espère toutefois que le programme du NFP sera appliqué : "On va tout faire pour que ça soit le cas même si ça va être difficile au niveau national. On a subi cette vague du Rassemblement National dans la ruralité. Cela montre qu'il faut désenclaver nos villages ruraux, travailler sur les services publics", commente-t-il.

"Répondre aux attentes des Français"

Fraîchement élu député, Alexandre Allegret-Pilot n'a pas caché sa joie et remercie les électeurs cévenols. "Je pense que les électeurs cévenols ont confirmé le message qu'ils avaient envoyé aux élections européennes. Ils sont cohérents dans leus propos et attendent à ce qu'on réponde à leurs demandes, c'est ce à quoi je vais m'atteler", nous explique-t-il. 

Quant aux premières mesures qu'ils comptent porter, elles sont déjà bien définies et au nombre de quatre : le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration et le changement climatique. Le néo-député compte aussi travailler pour une "majorité parlementaire" et un "gouvernement stable" : "Je pense que la stratégie mise en place par le gouvernement consiste à installer une stabilité institutionnelle, peut-être dans une perspective d'élections en 2027".

Toutefois, il estime la France "facturée" et se désole d'une perte de "capacité à débattre". "Sans ça on est dans la diffamation, on l'a bien vu dans cette campagne. L'émotion a pris le pas sur la réflexion et la tolérance a complètement disparu en politique, y compris entre citoyens", ajoute-t-il.

Le député compte avancer sur des mesures de "bon sens", à droite mais pourquoi pas à gauche : "Même le Nouveau Front Populaire peut retrouver la raison. Je ne désespère pas aujourd'hui de leur capacité à rejoindre le camp de la raison". Il siègera dans le groupe d'Éric Ciotti à l'Assemblée Nationale et lèvera quelques secrets sur son implantation logistique locale dans les prochaines semaines.