NÎMES Au Musée des Beaux-Arts, Jean-Pierre Loubat expose le temps perdu de Proust
Si le texte est de Martine Guillerm, les photos qui sont à voir au Musée des beaux-Arts jusqu'au 15 mai sont bel et bien de Jean-Pierre Loubat.
Si vous ne savez pas quoi faire ce week-end et que la romanité n'est pas votre première priorité, une belle option s'offre à vous à deux pas des arènes. Rue cité Foulc, une exposition vous offrira calme et volupté visuelle. Avant de démarrer avec le texte explicatif de Martine Guillerm, c'est avec l'accrochage temporaire de 40 photographies sur des lieux proustiens, inspirateurs de "À la Recherche du temps perdu" que Jean-Pierre Loubat pose un regard singulier et réel grâce à la lumière et au cadrage, en résonance avec Proust "l’univers particulier que chacun de nous voit, et que ne voient pas les autres."
"Longtemps, je me suis couché de bonne heure" est une exposition conçue autour de la figure emblématique de Marcel Proust et de son œuvre magistrale "À la recherche du temps perdu" l'exposition de Jean-Pierre Loubat est une invitation à entrer avec leurs yeux dans l'univers foisonnant de l'écrivain qui sert de fil conducteur à son travail.
Le travail autour de l'œuvre de Proust prend la forme d'un reportage photographique sur les lieux inspirateurs de Recherche. Cette idée a germé par hasard, alors que le photographe traversait la France en voiture, pour des vacances en Bretagne. Aux alentours de Brou, une pancarte indiquait : Illiers 13km. Il tourna à droite, sans vraiment savoir pourquoi. Décision soudaine de faire un crochet "du côté de chez Swann" dont Jean-Pierre Loubat se plaît à dire qu'elle était peut-être autant inspirée par le souvenir d'un tube des années 70 que par celui de la lecture de Marcel Proust.
Illiers qui s'appelle désormais "Illiers-Combrav" fut, se souvient-il, un lieu de pèlerinage un peu décevant au départ : quelques rues bordées d'habitations et de commerces, le Musée Marcel Proust - la célèbre maison de la Tante Léonie- fermé ce jour-là, une vieille tour, un lavoir désaffecté... Ce n'est qu'à la sortie du village qu'il fit quelques photographies, au Pré Catalan, le joli parc bordé de haies d'aubépines de l'oncle Amiot, traversé par Le Loir qui y forme de petits étangs, couverts d'une végétation aquatique vert tendre.
De cette expérience et de ces quelques clichés est ensuite née l'envie de relire la Recherche et de cette lecture a surgi le désir d'aller plus loin, dans les pas de Marcel Proust, pour capter les derniers vestiges d'un temps qui n'était plus. Photographier donc pour témoigner et retenir encore un peu le temps, faire acte de résistance à l'oubli et comme le dit Baudelaire sauver "les choses précieuses dont la forme va disparaître et qui demandent une place dans les archives de notre mémoire."
Cette démarche visait aussi à démystifier la figure de l'écrivain cloitré dans sa chambre consacrant ce qu'il lui restait de forces physiques à l'écriture de son œuvre. Cette vision des dernières années de Proust, occulte en effet toute une partie de sa vie, pourtant essentielle a la compréhension de l'œuvre et durant laquelle la somme de ses expériences dans le monde et de ses voyages a contribué à la maturation, à l'élaboration et au développement de la Recherche.
Les photographies de Jean-Pierre Loubat témoignent donc à la fois des lieux d'enfance de l'écrivain, de ses villégiatures en Normandie, mais aussi, ce qui est moins connu, de ses séjours en Engadine et en Haute Savoie, des voyages de l'Art à Venise, Amsterdam ou sur les routes de France pour étudier les cathédrales avec pour guide les livres du critique d'art anglais John Ruskin.
Il y avait néanmoins un défi dans ce travail sur les lieux proustiens. Il semble en effet difficile d'enfermer l'univers complexe de l'écrivain dans des instantanés photographiques eu égard à la méthode de travail de Proust qui se servait toujours de plusieurs lieux différents pour composer ceux de son œuvre qui sont essentiellement la synthèse de différents endroits. Par ailleurs, il apparaissait presque insensé au début de l'entreprise, d'arriver au début du XXIème siècle à retrouver intacts les lieux où avait vécu Proust.
C'est en se plaçant en décalage. comme le dirait Katka "en faisant un bond hors du rang des assassins" que le photographe jouant de sa science du cadrage et de la maitrise de la lumière parvient à poser ce regard singulier sur le réel. C'est grâce à sa capacité à créer une fiction qu'il invente les lieux réels et transmet une vision unique, sensible et personnelle des paysages proustiens.
Le Musée des Beaux-Arts - rue de la Cité Foulc - 30 000 Nîmes. Il est ouvert du mardi au vendredi de 10h à 18h et les samedis et dimanches de 10h à 18h30. Entrée 5 euros (gratuit le premier dimanche du mois).
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