NÎMES Remise de médailles à Alix Bedos, centenaire résistante de la Seconde Guerre mondiale
Ce lundi 4 novembre, à l'heure de la pause matutinale, une trentaine de personnes s'est réunie à la mairie de Nîmes afin d'honorer Madame Alix Bedos qui célébrait le centième anniversaire d'une vie bien remplie.
Née le 4 novembre 1919 à Marseille, en ce jour d’anniversaire, outre un tombereau de bouquets de fleurs, Alix Bedos s'est vue remettre aujourd'hui deux médailles. La médaille des Monuments romains de la ville lui a été remise en main propre par le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. Le premier magistrat de la ville s'est fendu d'un discours rendant un hommage appuyé à celle qui a su mener, à travers cent ans de vie, "cent ans de combat".
La seconde médaille, celle du département, a quant à elle été remise par Laurent Burgoa, le conseiller conseiller municipal et départemental Les Républicains, remerciant pour tout ce qu'elle a fait "pour les Gardois, mais aussi pour les Français" celle qui, plus de 40 ans après la mort de son époux chéri, décédé des séquelles de sa déportation, aime encore à se faire nommer "Madame Charles Bedos".
Bien que Marseillaise de naissance, Alix Bedos déménage très vite à Nîmes afin de suivre son père lors de sa mutation professionnelle. Virginie Bonfils-Bedos, sa petite fille, nous raconte : "Elle est âgée d'une vingtaine d'année seulement lorsqu'elle rencontre Charles - à l'époque avocat dans le cadre de la procédure de son divorce - qui deviendra sa plus belle histoire d'amour". En 1939 et durant toute la durée de la guerre, Charles défend pro bono résistants et juifs contre le régime de Vichy et la Gestapo.
Seulement, son implication lui vaudra une interpellation et une déportation en camp de concentration. Bien qu'effrayée par son quotidien de l'époque, Alix Bedos, a su faire preuve de courage et d'un soutien implacable à l'égard de son mari. À vingt-quatre ans, elle parvient à rencontrer le chef de la Gestapo et prêche vigoureusement auprès de lui pour la libération de celui qui fut par la suite trois fois bâtonnier de l'ordre des avocats de Nîmes. Malheureusement, sa demande n'aboutira pas.
Alix Bedos continue malgré tout sa lutte avec la Résistance, dans l'ombre, et forme en pleine guerre un comité de soutien clandestin aux familles des déportés. À la Libération, en 1945, Alix retrouve son mari et prend la direction de la FNDP (Fédération nationale des déportés politiques) afin de prendre en charge les déportés gardois de retour.
Aujourd'hui présidente d'honneur du comité de quartier Feuchères-Écusson, c'est la vie bien remplie de cette femme d'affaire engagée qui est mise en avant par la ville de Nîmes et le département. Les derniers mots reviendront à l'élégante Alix Bedos, qui avec beaucoup d'émotion confie : "Je suis émue et touchée. Merci, merci, merci".
Manon Raveleau
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