PONT-SAINT-ESPRIT Un bilan et des projets pour la "politique de la ville"
La secrétaire générale adjointe de la préfecture en charge notamment de la "politique de la ville" Chloë Demeulenaere, qui a pris ses fonctions il y a quelques semaines, était à Pont-Saint-Esprit ce mardi matin.
L’idée étant de « m’immerger dans chacun des quartiers politique de la ville (QPV, ndlr) du département en les visitant, prendre le temps d’échanger et être un relais auprès de la préfecture », explique-t-elle. Notre département compte 18 QPV, et Pont-Saint-Esprit fait partie des dernières communes entrantes, en 2015.
Pour autant, et même si la commune est loin de Nîmes, qui compte à elle seule 6 QPV, « mon objectif est de donner autant de temps et d’attention à tous les QPV qu’aux projets nîmois, les sujets sont partout », avance Chloë Demeulenaere. D’autant que chaque quartier est différent. Là où la plupart sont en périphérie des centres-villes, celui de Pont-Saint-Esprit se situe en plein centre ancien, avec « 90 % de parc social privé et des personnes plus âgées », commente la maire, Claire Lapeyronie.
Le quartier "politique de la ville" spiripontain compte 1 277 habitants concernés par le contrat de ville, qui couche sur le papier des projets cofinancés par la mairie et l’État. « Ce contrat a été prorogé jusqu’à 2022. Nous travaillons actuellement à évaluer le contrat de ville et à mettre en place de nouveaux conseils citoyens. Ils ont été mis à mal par le covid, la lassitude et le manque d’animation », explique l’adjointe aux Affaires sociales, Catherine Pécastaing.
Bientôt un chargé de mission
Pas de quoi entamer la détermination d’une mairie qui a, selon les termes de Claire Lapeyronie, « mis le paquet » sur le centre ancien, avec un plan de rénovation du patrimoine, des requalifications d’espaces publics « et toute une partie logement avec une deuxième OPAH-RU (Opération programmée d’amélioration de l’habitat rénovation urbaine, ndlr) lancée en 2020 », ajoute-t-elle. Sur la première salve de l’OPAH, 110 logements ont été rénovés en cinq ans sur un objectif de 150. L’objectif est reconduit sur la période 2020-2024. La mairie participe au dispositif à hauteur d’environ 400 000 euros par an.
Côté "politique de la ville" stricto sensu, la ville a décidé dès 2017 de se doter d’un chargé de mission à temps complet sur la question en la personne de Gérôme Bouvier. Ce n’est pas le cas dans tous les QPV, tout comme la mise en place d’un Programme de réussite éducative. La politique de la ville a également accompagné la mise en place d’un espace de vie sociale, ""Les cerises bleues", à l’angle des rues Jules-Ferry et Jemmapes, en 2019.
Financé par la CAF du Gard et géré par une association présidée par Béatrice Redon, le lieu fait dans l’accueil aux devoirs, les activités pour les enfants, la sophrologie, la lutte contre la fracture numérique, le yoga, l’initiation à l’Anglais et accueille tous les vendredis un loto très attendu dans le quartier. Outre ce lieu, la secrétaire générale adjointe de la préfecture et les élus se sont aussi rendus à l’épicerie sociale du "Logis du soleil" ainsi qu’au restaurant solidaire géré par la même association, désormais labellisé entreprise d’insertion, qui sert une cinquantaine de repas par jour en moyenne. La présidente Sylvaine Blain peut compter, outre sur un jeune en service civique, sur ses bénévoles : « Il y a toujours plein de monde pour aider », affirme-t-elle.
De plus en plus d'actions
Et entre-temps, la programmation annuelle de la "politique de la ville" est passée de 10 actions réalisées par huit porteurs en 2018 à 24 actions réalisées par 16 porteurs en 2022, « avec des créations d’associations, de structures d’animation sociale », commente Gérôme Bouvier. Le nombre d’adultes-relais est passé d’un en 2016 à quatre aujourd’hui, employés par la Mission locale jeunes, le SDIS, l’UFOLEP et la mairie. Enfin, un projet de deuxième lieu d’accueil au sein du centre-ancien, rue Haut-Mazeau, est en projet et doit ouvrir, si tout va bien, en juin prochain.
Autant d’actions à encourager, la "politique de la ville" étant « très difficile, il faut énormément de temps pour obtenir des résultats, avec le risque de se décourager », note Chloë Demeulenaere, qui rappelle à la mairie que les services de l’État « s’engagent à être auprès de vous ». Et pas que sur l’aspect pécuniaire : « Nous pouvons aussi apporter bien d’autres choses qu’un chèque. D’ailleurs j’ai oublié le chéquier », glissera-t-elle.
Ainsi se pose la question du périmètre du QPV, limité aux frontières du centre ancien. Or, « nous avons repéré d’autres poches de pauvreté, comme le quartier des Mourguettes, la Noria et l’Atria, que nous ne pouvons pas rattacher au QPV », souligne Catherine Pécastaing.
Thierry ALLARD
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