SOMMIÈRES Le jeune SDF incendiaire récidiviste échappe à la prison
Quentin, 21 ans, est condamné à 12 mois d'emprisonnement, dont la moitié avec sursis, pour avoir mis le feu à une banquette dans le couloir d’une cave d’un immeuble de Sommières, le 4 juin dernier. Il était en récidive.
Rapidement interpellé alors qu’il s'est réfugié sur le toit de l’immeuble, le jeune squatteur reconnait avoir allumé un nouvel incendie. « C’était un ras-le-bol, j’en ai eu marre : des gens avaient versé du White spirit sur le canapé sur lequel je me reposais. Je n’ai pas réfléchi », explique-t-il, à l’audience, bras croisés sur son t-shirt gris. Le juge tente de comprendre sa situation familiale. « Votre mère habite dans cette résidence, mais elle refuse que vous veniez chez elle… », l’interroge le président, Jean-Michel Reynes. « Ce n’est pas qu’elle refuse, mais la relation est compliquée avec mon beau-père… », explique le jeune homme. En récidive, Quentin avait déjà déclenché un incendie, en 2019, à Montpellier.
L’expert psychiatre a détecté un léger retard intellectuel chez le jeune SDF, ayant altéré son discernement au moment des faits. Placé dès l’âge de 4 ans, trimballé de familles d’accueil en foyers, déscolarisé depuis le CM1 en raison d’une dyslexie et de troubles du comportement, Quentin vit dans la rue depuis l’âge de 17 ans. Le jour de l’incendie, il était sorti de détention depuis cinq mois seulement, pour un vol aggravé. « Je me débrouille pour essayer de trouver un logement, je vis dehors, je cherche des endroits propres et confortables, je dors sur des chaises. C’est lamentable, mais je n’ai pas le choix », décrit-il nonchalamment dans le box des détenus du tribunal de Nîmes.
« Il squatte la cave de l'immeuble de sa mère »
Le Parquet rappelle que Quentin encourt 20 ans d’emprisonnement. « Son casier comporte déjà 8 mentions, il a déjà bénéficié d’un sursis avec mise à l’épreuve qui a été révoqué. Il est imprévisible du fait même de ses pathologies et de ses désordres psychologiques », s’inquiète le procureur Matthieu Debris, qui requiert néanmoins contre lui une peine plus légère de 18 mois d’emprisonnement, dont 6 avec sursis, avec la possibilité d’aménager la partie ferme. Son avocate saisit cette main tendue. « Il est seul, rejeté par sa propre famille, à tel point qu’il squatte la cave de l’immeuble où vit sa mère !, rappelle Estelle Marques-Freire. Or avec ses difficultés, il a besoin d’être accompagné. Il a été interné puis on l’a laissé sortir sans traitement, malgré sa vulnérabilité psychiatrique. Il y a des carences dans sa prise en charge par la société. » Condamné à 12 mois d'emprisonnement, dont la moitié avec sursis, il ressort libre et sera présenté devant un juge d'application des peines afin d'aménager la partie ferme de sa peine.
Pierre Havez
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