Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 07.07.2024 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 156 fois

GARD Gaël Barrera part sur la route de Stevenson

L’ouvrage est disponible aux éditions Bonneton pour 17,90 euros.

Un autre âne sur l'âne ? Bourriquet est fatigué, heureusement que tonton Baltha est là pour le porter ! (Photo Anthony Maurin).

Remontons le temps pour lire le tout premier Voyage avec un âne dans les Cévennes (Travels with a Donkey in the Cévennes) qui n’est autre qu’un récit de voyage qu’entreprend l’immense Robert Louis Stevenson et qui paraît en 1879. On y lit la découverte des Cévennes et d’une tendre ânesse nommée Modestine. On y voit la peine de cœur qu’essaie de guérir l’auteur et ce que la nature, la solitude et le voyage peuvent apporter en pareille situation. Ça, c’était avant.

C’est un nouvel ouvrage intitulé « Sur la route de Stevenson » de Gaël Barrera que nous évoquons. Écologue de formation, Gaël Barrera vit à Marseille. À quarante ans, il délaisse son métier d’ingénieur pour se consacrer à l’éducation des enfants dans les Quartiers Nord. Sur la route de Stevenson est son premier récit. Son éditeur présente : « Au printemps 2020, asphyxié par la crise sanitaire et par un emploi qu’il ne veut plus exercer, Gaël Barrera s’offre une échappée salvatrice sur le Chemin de Stevenson. Dix jours de marche dans les Cévennes. »

Une partie, la dernière, du chemin de Stevenson. Source : Association sur le chemin de Robert-Louis Stevenson.

En toute logique, il se prépare et file à l’anglaise. « Sur la route de Stevenson est un journal de bord, un voyage intime où l’observation de la nature se mêle à l’imaginaire. On y croise des animaux fantastiques mais aussi, le souvenir des Camisards. Lentement, l’enchantement des rencontres dissipe le brouillard, le soleil perce, la sève remonte, la promesse d’un jour nouveau. »

Tout commence toujours ainsi, il est chargé comme une mule, il se tient en souriant sur le pas de la porte et attend sa bénédiction sur le front. Elle s'approche, l'embrasse, un peu émue, et appose sur son front ce petit signe hérité de sa mère, le gri-gri familial, un laissez-partir, une protection pour la route à venir.

Un petit âne nommé Balta peut lui aussi aider à faire le Chemin de Stevenson (Photo Archives Anthony Maurin).

« Même si je frétille à l'idée de marcher, j'ai le cœur lourd, je quitte la garenne familiale. Avec tout mon barda, je ressemble à un soldat de première classe, je souffle, je respire mal, j'ai un de ces foutus masques FFP2 sur le nez, je ressemble à un de ces astronautes des missions Apollo. Boulevard Philippon, je marche presque au ralenti quand je passe sous les fenêtres du Muséum d'histoire naturelle. Rue Buffon, premier effet de l'anoxie, je me sens comme en apesanteur, je transpire, j'enlève mon masque et je pense à la célèbre phrase de Neil Armstrong : « C'est un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité. » D'une certaine manière, je m'en vais fouler une nouvelle terre, ma mission Apollo commence. »

Au fiel, l’auteur a préféré la fuite et il a pensé à la formule de Teddy Riner : « On est là pour kiffer ! » Le début d'un long chemin vers l'inconnu, dans l'esprit Wei-Ji. Faire de cette crise une opportunité. Se relever, partir et retrouver du sens. Se réaligner, être en cohérence. De l'open space au wilderness...

« Suivant l'injonction de John Muir, j'ai chaussé mes galoches, j'ai mis un bout de pain dans mon sac et j'ai sauté la barrière. De retour sur le Stevenson, je me suis astreint à quelques principes naturopathiques : partir sans smartphone, me reconnecter aux vivants, dormir à la belle étoile et, enfin, tourner la page. »

À vous de lire !

Sur la route de Stevenson : Échappée solitaire dans les Cévennes de Gaël Barrera aux éditions Christian Bonneton. 300 pages pour 17,90 euros. Ebook à 9,99 euros.

Anthony Maurin

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