Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 28.07.2024 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 332 fois

REDESSAN Cinéma en plein air et moments de volupté

Dans la cour des écoles de Redessan, le lieu estival du festival.

Festival de cinéma argentique en plein air à ne pas manquer avec des petits bijoux pour tous les goûts.

Jean-Paul Boyer immortalisé par Hervé Collignon (Photo Archives Boyer-Cinéma)

Cette année encore, les portes s'ouvrent dès 18h30 pour vous proposer une restauration légère puis, à 20h, un concert de musique live avant, à la nuit tombée vers 21h 30, quatre belles séances de cinéma permettant de découvrir ou de revoir des longs métrages magnifiés par la projection argentique en 35 mm.

« Selon notre tradition depuis 2014, la programmation a été choisie par les 554 adhérents de l'association » assurent Benoit Baillet et Aurélien Colson de l’association Jean-Paul Boyer, Culture & Cinéma.

Jean-Paul Boyer (1921-1974) ? Natif de Redessan il inventa au début des années 1950 une série de dispositifs permettant de sauver de la destruction les images fixées sur les premières pellicules argentiques de l'histoire du cinéma.

« Dix ans de projections argentiques c’est le cinéma... le vrai ! Ni vidéo, ni numérique mais d'authentiques bobines de pellicules 35 mm, patiemment retrouvées chez les distributeurs qui en détiennent encore, pour vous proposer des projections « à l'ancienne » désormais rarissimes » explique le duo.

« Dix ans d'émotions, pour un public toujours plus nombreux, installé face à l'écran géant, quand il n’y a pas trop de mistral, avec à l'arrière de la cour de l'école le ronron de l'appareil de projection, le tout sous la voûte étoilée. Dix ans de convivialité, en trouvant sur place de quoi partager un verre, manger un morceau, écouter un concert de musique live. Dix ans qui ont permis de ranimer la mémoire de Jean-Paul Boyer, sans qui tant de films du patrimoine cinématographique auraient tout simplement disparu. Dix ans de réalisations qui n'auraient pas été possibles sans les bénévoles de l'association, ni sans le soutien de nos mécènes et sponsors. »

Dans la cour des écoles de Redessan, le lieu estival du festival.

Le jeudi 1er août, c'est Fantomas (1964) qui sera projeté après un concert des Bonbons Swingueurs. Le vendredi 2 août, place à Zodiac (2007) après un moment festif avec le concert live de Megafoni. Le 3 août, c’est le grand La Piscine (1969) qui détendra tout le monde et qui viendra après les rythmes endiablés des Chiquitan. Enfin pour le dernier jour, vous ne l’emporterez pas avec vous (1938). Le concert sera assuré par Cookie Dough et les curieux pourront aussi voir la projection en bonus d’un film d’animation réalisé par Jean-Paul Boyer lui-même à Redessan, Un martien à Paris (1957).

La magie de l’argentique

Le premier siècle de l'histoire du cinéma fut argentique. Depuis les frères Lumière, les images étaient captées par ce procédé photochimique sur un support à base de nitrate de cellulose jusque dans les années 1950, puis, pour des raisons de sécurité, à base de tri-acétate et enfin de polyester.

L'apparition de la vidéo puis du numérique a fait quasiment disparaître la pellicule « argentique ».

Aujourd'hui, une infime minorité de longs métrages sont tournés sur ce support, tandis que les projecteurs adaptés ont massivement été mis au rebut en ce début de XXIe siècle.

Pourtant, le film argentique reste la référence de l'image animée, avec une qualité optique encore inégalée par le numérique. Le meilleur support de conservation à long terme des films demeure la pellicule - loin devant les formats digitaux. Enfin, un film initialement tourné en argentique mérite d'être projeté selon ce procédé, seul à même de rendre l'intention initiale de son réalisateur et de ses équipes.

C'est donc à une expérience désormais rarissime que vous invite ce festival de cinéma. La magie d'une projection à l'ancienne, c’est aussi grâce à Anthony Meynadier, le projectionniste de métier qui a vu l'argentique disparaître au profit du numérique dans toutes les salles et tous les festivals où il opérait.

Cette année, Anthony opère dans la Cour des Ecoles, face à l'écran géant (5 m sur 12 m), avec un Veronese type diamant 15, muni d'une lampe xénon de 150 ampères. Un film long métrage mesure entre 3000 et 5000 mètres.

Pour aller plus loin…

Avec le soutien de la Cinémathèque française, il fonda à Redessan en 1959 les Laboratoires Boyer où furent restaurés de nombreux trésors du patrimoine cinématographique mondial. Grâce à son talent furent sauvés des films des frères Lumière, de Méliès ou de Chaplin, mais aussi de Gaumont, Warner, Fox, MGM, etc.

Quatre décennies après la disparition de Boyer, notre association fut créée à Redessan. Avec le soutien de la famille Boyer, forts du parrainage de la Cinémathèque française et du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), nos adhérents travaillent à remettre à l'honneur la mémoire de Boyer. En particulier, ils organisent chaque année le Festival de cinéma argentique en plein air.

Jean-Paul Boyer immortalisé par Hervé Collignon (Photo Archives Boyer-Cinéma)

Le 24 mai dernier fut dévoilée, à Redessan, une plaque commémorative à l'occasion du cinquantenaire de la disparition de Jean-Paul Boyer.

Aujourd'hui, il ne reste plus rien des bâtiments du laboratoire cinématographique de Boyer, où plusieurs centaines de films Lumière ont été arrachés à une mort programmée.

La Cinémathèque française mais aussi des studios de production et des cinémathèques étrangères firent appel au laboratoire Boyer. En quelques années, Redessan était devenu la capitale mondiale de la restauration des « films malades ». Avec humour, Boyer avait baptisé les voies qui y conduisaient « rue Louis-Lumière » et « impasse Georges-Méliès ». Ces traces ont disparu.

« Le nom de Boyer figure déjà dans les ouvrages les plus respectés sur le 7e art. Il est juste qu'il soit également gravé dans le marbre, sur la façade de la mairie du village qui l'a vu naître, vivre, travailler puis disparaître. Sa mémoire y sera désormais à l'abri de l'oubli. »

On peut lire sur la plaque accrochée au mur, « À Redessan, de 1959 et 1983, le laboratoire cinématographique fondé par Jean-Paul Boyer (1921 - 1974) se consacra à la restauration de centaines de bobines de pellicule. Il contribua ainsi à la sauvegarde du cinéma de patrimoine, français et mondial. Dixième anniversaire de l’association « Jean-Paul Boyer, Culture & Cinéma ».

Soutenez l’association en adhérant à l'accueil du festival, ou sur le site Hello Asso, ou adressez un chèque de dix euros à l'ordre de « Association J.-P. Boyer » - 1960, chemin du Mas Pascaly - 30 129 Redessan. Membre bienfaiteur pour 30 euros (avec des invitations supplémentaires). L'adhésion offre l'entrée gratuite à toutes les manifestations de l'association, dont le Festival de cinéma argentique en plein air. En outre, les adhérents décident chaque année de sa programmation.

Le programme complet.

Anthony Maurin

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