Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 12.06.2024 - Boris De la Cruz - 2 min  - vu 1991 fois

ASSISES « Je venais d'être papa d'un petit garçon et j'ai vu la mort de près », témoigne un policier de la BAC

Sur les lieux des tirs, le golf de Vacquerolles à Nîmes. Photo B.DLC

Le policier de la brigade anticriminalité de Nîmes victime d'une tentative d'assassinat en 2013 a eu la parole ce mercredi soir, pour raconter cette soirée d'hiver où il a vu la mort de près... 

"Je faisais partie de la première équipe BAC qui est arrivée sur place, à l'époque je travaillais depuis plus 10 ans à Nîmes, je connais bien le quartier de Vacquerolles", témoigne d'emblée Jérôme, un policier expérimenté qui a fait face à un homme armé et qui le braquait ce vendredi 22 février 2013.

La rue où se déroule les faits est longue de 2 kilomètres, c'est le chemin du golf qui se termine en impasse. Ce soir-là la police est appelée par des habitants, il fait nuit noire en cette soirée d'hiver. " On s’arrête à côté de la voiture volée, mais on ne savait pas que c'était la voiture des malfaiteurs. On s’arrête juste avant le rond-point lorsque l'on va au golf de Vacquerolles. On appelle un deuxième équipage BAC", raconte le policier qui témoigne à la barre de la cour d'Assises. 

J'ai ma lampe d'une main et la radio de l'autre et je découvre un individu caché derrière une voiture. Il me braque, je n’ai pas mon arme dans les mains, elle est sur moi. Il savait que j’étais flic, je lui dis il y a des flics partout. Il ne voulait pas se rendre, je range ma radio au bout de 20 secondes et je sors mon arme. Nous sommes face à face et il ne veut pas se rendre", poursuit le policier qui va essuyer deux tirs. Le malfaiteur continue de s'approcher vers le fonctionnaire de police. Ce dernier réplique à 4 reprises dans les parties basses, mais sans atteindre le suspect qui s'enfuit vers un petit chemin pédestre qui descend et longe ensuite le golf. 

Rapidement, le soir-même dans l'action, les autres policiers interpellent un suspect..." Ce n'est pas celui qui m'a tiré dessus", indique immédiatement Jérôme à ses collègues. " Celui qui m’a tiré dessus toute ma vie j’aurai ses yeux et son regard en moi ». "La taille ne correspond pas avec celui qui a été interpellé ce soir-là. Celui qui a tiré "j'ai son regard en moi, sa détermination", poursuit le policier visé en ce mois de février 2013.

"Je venais d'être papa d'un petit garçon de 2 mois et j'ai vu la mort de près", complète avec émotion le brigadier-chef. 

"Vous n'avez que les yeux d'une personne que vous avez vu que deux minutes en pleine nuit selon vos propres déclarations, comment pouvez-vous être affirmatif 22 mois après les faits que c'est lui qui a tiré ", demande l'avocat de Jean-Baptiste Belluire, accusé d'être celui qui a fait usage des armes. "L'expression de son visage, de ses yeux, ça m'a marqué", insiste le policier comme s'il revivait l'instant. Belluire lui nie catégoriquement être sur place ce soir-là. Pour lui de dossier se complique un peu plus car dans la voiture abandonnée à Vacquerolles ce soir-là il y a également son ADN. 

L'audience a été suspendue ce mercredi après 20h. Elle reprendra demain à 9h, avec les auditions de deux témoins majeurs du dossier... Notamment, celle de Raymond Houlonne, considéré à l'époque comme le parrain de Nîmes et celui à qui le commando était destiné avant qu'il ne soit arrêté par la police.  Un nom qui résonne en permanence depuis trois jours devant la cour d'Assises du Gard... 

Boris De la Cruz

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