NÎMES Violences conjugales : cinq ans de prison pour « une scène de violence effroyable »
« C’est une scène de violence effroyable » que le procureur, Patrick Bottero, a comparé au film Shining. Le 31 janvier dernier, la compagne de l’accusé, Samir, a vécu un cauchemar.
Ce jour-là, Samir et sa compagne, rencontrée une vingtaine de jours plus tôt, attaquent l’apéritif à la vodka sur les coups de 17h. Si madame est raisonnable et se contente de deux verres, Samir, lui, en boit au moins six. L’alcool fait son œuvre et un simple SMS déclenche la jalousie du Nîmois de 43 ans qui entre dans une colère noire. Il porte alors plusieurs coups de poing et de pied à sa compagne. Il la lacère au niveau de l’abdomen avec un cutter, tente de lui couper les cheveux, lui casse ses deux téléphones et finit par mettre le feu à sa voiture !
La victime sortira de cet épisode de violence avec dix jours d’ITT et un sacré traumatisme. « Elle n’est pas venue à l’audience pour ne pas entendre le récit de son calvaire », précise d’emblée son avocate, maître Laura Fabre. Samir, lui, est beaucoup moins affecté : il ne se souvient de rien. C’est ce qu’il a expliqué, hier après-midi, au président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jean-Michel Perez : « J’étais choqué quand on m’a dit que c’est moi qui avait fait ça. Je n’ai aucun souvenir des coups et de l’incendie. Je ne me reconnais pas. C’est à cause de l’alcool, mais j’assume ».
On comprend à l’audience que l’alcool est son démon. Celui qui le poursuit depuis 1996, date de sa première condamnation. Depuis, le quadragénaire a étoffé son casier judiciaire de 19 mentions au total. « Monsieur n’a aucune excuse », considère Patrick Bottero, le représentant du ministère public, qui indique que « la victime s’est vue mourir et probablement pas qu’une fois ». Il requiert cinq ans de prison avec maintien en détention et une interdiction de séjour dans le Gard.
« Mon client vient vous dire au secours et à l’aide », tente maître Baptiste Scherrer pour la défense de Samir. Il insiste surtout sur sa dépendance à l’alcool et le besoin de se soigner. Mais les faits sont trop graves et le tribunal prononce une peine de cinq ans de prison avec un an de sursis probatoire, assortie d’une obligation de soins pour l’alcool.
Tony Duret
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