Objectif Gard : Quel bilan tirez-vous de la saison passée ?

Éric Sanchez : C’est un bilan contrasté. Heureusement, tout s’est bien fini grâce au repêchage, ce qui, vu notre progression et le jeu produit, était mérité. Toutefois, j’aurais préféré obtenir ce maintien directement sur le terrain. Ce n’est jamais idéal de dépendre d’un repêchage. Cela dit, sur le plan du jeu, je suis satisfait. J’ai apprécié la manière dont mes joueurs ont évolué au fil des matchs, surtout en fin de saison, avec un meilleur rugby que celui qu’on proposait au début. Il y a aussi eu une belle transition entre les plus anciens et les jeunes, ce qui a permis de former un groupe plus homogène. En résumé, c’est un bilan globalement satisfaisant, même si j’aurais aimé un meilleur parcours sur le plan comptable.

Le président du Rugby club cévenol, Sébastien Baptiste, se réjouissait du nombre de joueurs présents aux entraînements tout au long de la saison, même dans des conditions parfois difficiles. Est-ce également une satisfaction pour vous, en tant qu’entraîneur ?

Absolument. En tant qu'entraîneur, c’est toujours très gratifiant de voir que les joueurs sont présents à l'entraînement, même quand il fait froid ou que les résultats ne suivent pas. Cela montre qu'ils prennent du plaisir à être là. 

« Gérer deux équipes avec un effectif de 44 joueurs qui se déplacent chaque week-end, sans faire de forfait, c'est une belle performance. Nous avons lutté sur tous les stades, donc oui, ce maintien était mérité. »

Eric Sanchez, entraîneur du Rugby club cévenol

Le repêchage a dû être un soulagement pour vous, surtout quand on connaît la difficulté de remonter en Fédérale 3 ?

Oui, c’était un vrai soulagement. On avait l’impression que tout l’investissement des joueurs était récompensé. Ce n’est pas rien de gérer deux équipes avec 44 joueurs qui se déplacent chaque week-end. Nous n'avons fait aucun forfait, nous avons bataillé sur tous les terrains, donc ce maintien est une vraie satisfaction. C’est toujours la question en début de saison : est-ce qu’on reste en Fédérale 3 et on se maintient à ce niveau, ou est-ce qu’une descente aurait pu nous permettre de mieux préparer l’avenir ? Mais honnêtement, on préfère rester en Fédérale 3. C’est un meilleur challenge pour les jeunes. 

Comment s'est déroulée la préparation pour cette nouvelle saison ?

Nous avons commencé par une préparation physique, assez légère au départ, puis nous avons rapidement enchaîné avec des mises en place tactiques. On a suivi un plan que j’avais établi, avec un focus sur le physique en début d’été, avant de basculer sur la tactique à l’approche des matchs amicaux. Nous avons affronté l'équipe de Jacuou Montpellier Nord à domicile (victoire 19 à 12, NDLR), puis joué à Saint-Marcel. Même si nous avons perdu, c'était un bon match. Là-bas, j’avais fait tourner l’effectif, en alignant des joueurs qui n’avaient pas encore d’automatismes ou qui revenaient de vacances. Mais l’état d’esprit était très bon.

Vous avez intégré de jeunes joueurs cette saison. Comment jugez-vous votre effectif et quels postes avez-vous prioritairement renforcés ?

L'arrivée des jeunes a apporté beaucoup de vitesse à l’équipe. On sent qu’on a gagné en dynamisme et en capacité à jouer. Ils apportent une fraîcheur qui manquait un peu la saison dernière. On a également pu doubler certains postes, ce qui amène une saine concurrence au sein du groupe. L’an dernier, certains joueurs étaient bien installés, mais cette année, il va falloir se battre pour garder sa place. Cela tire tout le monde vers le haut. Je pense à des jeunes comme Esteban Discourt, Fabien Jacquel et Adrian Lange, qui sont encore juniors, mais qui devraient rapidement s’imposer en première. Notre pack sera plus mobile cette année, et nos trois-quarts plus entreprenants. Ils n’hésitent pas à tenter des initiatives, ce qui nous manquait parfois l’an dernier, où on jouait de manière plus calculée, plus stéréotypée. Cette saison, on abordera les matchs avec plus de liberté et d’envie d’envoyer du jeu au large.

« Chaque équipe est compétitive, et aucun match ne sera facile, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. Les écarts sont minimes, et chaque rencontre sera âprement disputée. »

Eric Sanchez, entraîneur du Rugby club cévenol

Comment évaluez-vous la poule dans laquelle vous êtes cette saison ?

Cette année, la Fédérale 3 est très resserrée. Toutes les poules sont d’un niveau très élevé. Honnêtement, en comparant avec les saisons précédentes, on voit bien que le niveau s’est encore durci. Il n’y a plus de petites équipes. Tout le monde part sur la même ligne de départ, et que ce soit à domicile ou à l’extérieur, chaque match sera difficile. Il n’y a pas un match que l’on peut aborder en se disant qu’on peut le jouer tranquillement. Même les équipes du haut de tableau ne pourront pas se relâcher.

Quels sont vos objectifs pour cette saison ?

Le premier objectif, c’est le maintien. C’est essentiel. Ensuite, nous voulons prendre un maximum de plaisir sur le terrain. Et si en plus on parvient à se qualifier (pour les phases finales, NDLR), ce serait la cerise sur le gâteau.

C’est votre deuxième saison à la tête de l’équipe première. Est-ce que vous avez apporté des ajustements dans votre stratégie sur les deux équipes ?

Cette saison, nous restons sur la même philosophie de jeu, mais nous avons travaillé pour améliorer la cohérence entre l’équipe première et l’équipe B. Cela permet aux joueurs de la B de s’adapter rapidement à la première en cas de besoin, tout en maintenant une bonne dynamique de groupe. Nous sommes deux entraîneurs pour les avants et deux pour les trois-quarts, ce qui nous permet de bien structurer les choses. Personne n’est à l’abri d’un changement de statut entre les deux équipes, que ce soit par manque de régularité à l’entraînement ou par des performances insuffisantes. Nous travaillons vraiment sur l’ensemble du groupe, pas juste sur l’équipe première.

« Nous avons beaucoup travaillé en août et début septembre, et tout le monde est prêt à se tester dans cette nouvelle poule. »

Eric Sanchez, entraîneur du Rugby club cévenol

Ce week-end, vous retrouvez votre public après une longue coupure. Hâte de revenir à domicile ?

Oui, tout le monde se languit de ce moment avec impatience. Nous avons travaillé dur tout au long du mois d'août et début septembre pour être prêts. Maintenant, il est temps de voir ce que ça donne sur le terrain, dans cette nouvelle poule.

À quoi faut-il s'attendre pour ce premier match contre Saint-Saturnin-lès-Avignon ?

Ce sera un match très compliqué. Saint-Saturnin-lès-Avignon est une équipe solide qui s’est renforcée cet été avec des ambitions claires de monter. Comme souvent en début de saison, il y aura probablement de la tension, quelques erreurs liées au manque de rythme, mais ce sont des matchs où tout peut se jouer dans les derniers instants. Ils ont un gros pack et ont recruté des joueurs de niveau supérieur, ce qui les rendra encore plus dangereux. Je ne les ai pas encore vus jouer, mais si les rumeurs sont vraies et qu’ils ont un joueur qui descend de Pro D2, ça va être un vrai défi. (D'après nos informations, Saint-Saturnin a en effet signé cet été Lucas Daminiani, ancien joueur de Narbonne et Béziers en Pro D2. Toutefois, le joueur auquel fait référence Éric Sanchez est probablement l'autre recrue, Seremaia Burotu, ancien international fidjien, qui a évolué en Top 14 avec le Biarritz Olympique et Brive, NDLR) Ça promet un match serré et indécis, où celui qui saura le mieux gérer son match l’emportera.