À Nîmes

Les jeunes filles regroupées devant le lycée d’Alzon ont l’air sereines. À trente minutes de l’ouverture des portes, elles s’amusent à faire quelques pronostiques « Je pense que je vais avoir 11 en philosophie ». Ce n’est peut-être qu’une décontraction de façade. À l’intérieur de l’établissement, les professeurs installent les tableaux avec les résultats. À l’ombre des arbres, sont installées des tables sur lesquelles on a stocké des boissons. Il faut dire qu’il fait une chaleur étouffante.

Cette année, pour les lycées de l’académie de Montpellier, il faut attendre 14h30 avant de découvrir le verdict des résultats. « C’est toujours un moment émouvant avec l’engagement des professeurs. Il y a des parcours de vie, car au-delà du diplôme lui-même, il y a des histoires de jeunes derrières les résultats », explique François Dufour, le directeur du lycée d’Alzon de Nîmes. Puis vient le moment fatidique avec l’ouverture des portes. Ils sont bien une centaine, sous un soleil de plomb, à chercher leur nom sur une liste.

Il y a des cris de bonheur et quelques larmes d’émotion. « Je savais que j’avais le bac mais je ne savais pas pour la mention », souligne Sofia, venue avec sa petite sœur Lisa et sa maman Célia. Cette dernière ne cache pas sa fierté « Elle a obtenu la mention « bien » et ça récompense sont investissement. Nous allons fêter ça au restaurant de l’Impérator ». D’autres sont plus mesurés dans l'analyse, à l’image de Anouar qui détaille la liste de ses notes : « Je suis déçu par ma note en philosophie, ils m’ont mis sept et je pensais avoir plus. En revanche je me suis bien débrouillé en chimie ». Cette année, aucun candidat au bac n’a été recalé au lycée d’Alzon de Nîmes.

À Arles

Cette année, 31 884 candidats étaient inscrits aux épreuves terminales, dans l'académie Aix-Marseille. Les résultats ont été délivrés à midi. Pile ? Non pas vraiment. Sur le parking du lycée polyvalent Montmajour à Arles, une heure avant l'ouverture des portes, plusieurs bandes d'élèves prenaient leur mal en patience, certains jouant à se taper dans les mains, d'autres pianotant frénétiquement sur leur smartphone. L'attente semblait intenable, à tel point qu'à 11h50 quelques-uns des lycéens se sont précipités sur le site de l'académie. "J'ai eu mon bac", a hurlé une jeune fille suivie aussitôt d'autres cris de joie.

"J'avoue, je n'ai pas pu m'empêcher de regarder sur mon téléphone, confie Océane, 17 ans, en filière générale. Mais cela n'empêche pas de venir consulter les panneaux d'affichage, c'est la tradition de célébrer sa réussite avec ses professeurs." Très émue, la lycéenne originaire du Sambuc, n'a pu retenir ses larmes. "J'ai eu mon bac avec mention assez bien, c'est inattendu au possible. La première s'est mal passée et en terminale, j'ai failli d'arrêter en cours de route. C'était trop compliqué, mais je suis allée puiser dans mes dernières énergies, aidée par mes amis et mes professeurs, notamment Madame Thievet qui ne m'a jamais lâchée." La suite, après la fete entre amis et un repos bien mérité, la fac de langues à Nîmes pour, elle espère, devenir professeure d'Anglais.

Mathilde, 17 ans, interne au lycée Montmajour, en filière générale spécialités LLCE et HGGSP, a décroché la mention très bien avec 17,29/20 de moyenne. "Je suis assez surprise même si honnêtement j'ai passé des heures et des heures à réviser. Ça a été éprouvant, fatiguant, mais c'est fini maintenant." Fini, le lycée en tout cas, et c'est avec un peu de tristesse que la future journaliste, passe ses derniers instants dans l'établissement arlésien. Alexy, 18 ans, n'en menait pas large non plus. "C'est une étape qui se termine, j'aimais bien la cantine, la relation avec les profs", précise le bachelier, mention bien, s'il vous plait, accompagné de sa maman, Delphine, 50 ans, pas peu fière. Pour Yannis et Yanis, 18 et 19 ans, le bac pro AGOrA en poche, l'aventure se poursuit mais toujours au sein de Montmajour en BTS Comptabilité. À noter tout de même que le premier a concilié études et petits boulots tout au long de l'année.

Autour de ces jeunes, les enseignants, eux aussi sont fiers. Isabelle Wajda annonce un 100% de réussite pour sa classe de terminale pro Métiers du commerce et de la vente, option prospections et négociations. "On les booste tout au long de l'année, on organise des projets, le forum de l'orientation par exemple, pour lequel ils se sont beaucoup investis. Ça leur apporte énormément en termes d'organisation, de confiance en eux, d'ouverture d'esprit", explique-t-elle, soulignant l'implication de toute une équipe pédagogique, Maéva Robin, Anissa Djoubi...

Pour certains de ces professeurs comme pour les lycéens, le travail n'est pas encore terminé. Adam, 17 ans, en général spécialité HLP (Humanités, Littérature et Philosophie), n'a pas obtenu la moyenne. "Je suis déçu, j'avais bien bossé pourtant. Mais je suis au rattrapage", a-t-il déclaré avant de choisir ses matières, épaulé par sa professeure principale (philosophie et HLP), Marie Lesavre et de se replonger dans les révisions jusqu'à mercredi, deux oraux l'attendent. Le proviseur du lycée, Hubert Baudoin, espère égaler le taux de réussite de l'an passé, 95%. "Cela semble plutôt bien parti", se satisfait-il.

>> Pour retrouver les résultats du bac sur l'académie Aix-Marseille, cliquez ici.

Villeneuve-lez-Avignon

Il fait un soleil de plomb sur les hauteurs de Villeneuve-lez-Avignon où se trouve le lycée Jean Vilar. Dans les rares ombres, des dizaines de (encore pour quelques heures) lycéens, qui attendent, un peu fébriles, les résultats. Si certains ont d'ores-et-déjà regardé leurs notes et potentielles mentions via Internet, beaucoup n'ont pas voulu gâcher ce moment, comme Sohan et Mélaine. "C'est important de venir sur place quand même, de le faire un peu à l'ancienne. On essaie d'éviter de découvrir les résultats tout seul sur son téléphone, c'est mieux de venir, se mobiliser ensemble..."

C'est aussi, pour eux, une façon de renforcer la cohésion de groupe. "Ça nous permet, si on a un résultat positif, d'être ensemble, si on a un résultat négatif d'être ensemble aussi", explique Sohan. Mélaine renchérit : "Et puis célébrer entre amis c'est bien !" Les sujets proposés lors des épreuves les ont un peu surpris, et même si - selon les corrections étudiées pour établir des pronostics - ils sont sûrs d'avoir leur bac, les deux amis sont tout de même un peu stressés. Ils obtiendront finalement chacun la mention Bien. 

Un peu plus loin, à l'extérieur du lycée, attend Barbara, la maman de Julian (à prononcer à l'espagnole), visiblement très émue. "C'est une nouvelle étape. Je l'ai élevée toute seule, alors j'ai toujours été très proche de lui. Et là on va aller visiter des appartements à Montpellier pour l'université." Barbara est un peu inquiète, son fils a tendance "à ne faire que le minimum, mais à l'Université, ça ne suffira pas..." Julian décroche tout de même une mention Assez Bien.

Et à la sortie du lycée, le relevé de note en main, on parle déjà de la suite. Grande fête ce soir pour la plupart, en famille ou entre amis. D'autres prévoient de rouler jusqu'à la Grande-Motte pour aller se baigner. Les vacances ont bel et bien commencé.

Alès

Le lycée Jean-Baptiste Dumas a vu passer beaucoup de sourires dès 14h30 cet après-midi. Peu avant l'heure fatidique pour ces dizaines de terminale générale ou technologique, le stress se faisait ressentir sur les visages et dans les gestes. Accompagnés ou non par des proches, ces jeunes trépignaient d'impatience de voir leur nom inscrit sur les feuilles apposées sur les tableaux.

Pour certains la bonne nouvelle arrive, pour d'autres non. Riyad, élève de terminale ST2S peut partir tranquillement en vacances : "J'ai eu le bac avec mention bien, je pensais avoir "assez bien", c'est mieux que ce que j'imaginais !", commente le jeune homme. Il pourra profiter de son été sans soucis, il intègre la filière STAPS l'an prochain à la faculté de Montpellier.

Pour les amis Johan et Iliana, même finalité, ils ont eux leur précieux sésame ! "J'ai eu mention très bien !", se félicite le premier, "pour moi c'est mention bien", répond la seconde nommée. Tous deux en filière littéraire, leurs chemins vont se séparer. Ils iront respectivement à Paris et à Nîmes, en prépa de la même formation. "Il y aura un peu de nostalgie puisqu'on quitte l'établissement mais cela reste une étape, on va devoir prendre notre envol", dévoilent les deux nouveaux bacheliers.

Partir, c'est ce que va devoir faire Enzo, lui aussi diplômé du bac avec mention assez bien. Il intègrera à la rentrée un BTS à Toulouse. "On est très fier de lui, on l'avait aidé à réviser pour le Grand Oral", réagissent ses parents Atiqa et Fabrice. Par chance, Enzo a décroché une place en internat, un soucis de moins à régler pour l'année prochaine.

Une fois la bonne nouvelle reçue, chacun est allé chercher son relevé de note, en fonction de sa filière. Marion et Madysson nous ont expliqué comment cela fonctionne : "Tout est géré par l'organisation, nous on arrive un peu en avance pour tout préparer. Une fois qu'il est 14h30, nous avons l'autorisation d'afficher", expliquent-elles. "On voit certains depuis déjà deux ans, c'est si beau de les voir heureux. Pour d'autres, on les verra au rattrapage", dévoile Madysson. Pour rappel, le 11 juillet marquera les résultats de la deuxième session.