DÉPARTEMENTALES Roquemaure : Philippe Pecout part sans parti mais avec des maires
Situation unique sur le canton de Roquemaure : le binôme sortant de conseillers départementaux Nathalie Nury et Philippe Pecout part en ordre dispersé en vue de l’élection des 20 et 27 juin. Le premier à tirer est Philippe Pecout, qui part en binôme avec la maire de Saint-Victor-la-Coste Véronique Herbé.
Il le dit « tout de go », selon ses termes, comme pour contrer ceux qui l’accuseraient, avec sa candidature face à Nathalie Nury, choisie par la majorité sortante, de ne pas être légitime : « Je suis conseiller départemental sortant, je vais défendre un bilan, c’est le mien également. » Plus loin, il affirme qu’il y a « autant de légitimité chez elle comme chez moi d’être candidat. » Nathalie Nury n’a pas souhaité repartir avec l’ancien maire de Laudun-l’Ardoise, arguant de ses deux défaites successives aux municipales en 2018 et 2020. Son flirt avec la République en marche en 2017, dont « le concept (lui) plaisait beaucoup », n’a pas non plus joué en sa faveur.
Depuis il en a pris ses distances, affirme avoir « le coeur à Gauche » mais se tient éloigné des partis. Du reste il joue l’ouverture, en faisant équipe avec des élus non-encartés : la maire de Saint-Victor-la-Coste donc, Véronique Herbé, 49 ans, coach sportif dans le civil. Avec le maire de Montfaucon Olivier Robelet, 59 ans, pharmacien et la première adjointe à Saint-Paul-les-Fonts Marjorie Sabaton, 43 ans, gestionnaire comptable et financière en remplaçants. Le maire de Lirac Cédric Clemente est quant à lui directeur de campagne. Des élus de terrain qui se revendiquent comme tels, et qui n’ont cure des étiquettes, disent-ils tous en chœur. « La force de cette équipe c’est qu’elle n’est pas dans les carcans des accords politiques qui n’apportent rien au débat politique et à l’action publique », lance Philippe Pecout. La cible est claire, à quelques centaines de mètres du lieu qu’il a choisi pour lancer sa campagne : la maire de Roquemaure Nathalie Nury, avec qui les ponts sont bel et bien coupés.
Philippe Pecout veut faire de ce qui pourrait être vu comme une faiblesse une force donc, lui permettant de jouer l’ouverture. S’il espère que la présidente sortante PS Françoise Laurent-Perrigot pour laquelle il dit avoir « de l’affection » sera réélue, il estime que la future majorité, si elle veut être plus que relative, « passera aussi par des gens qui travaillent et représentent des valeurs du Centre-gauche au Centre-droit, qui sont reconnus, je pense à des candidats comme Rémi Nicolas (maire de Marguerittes, ndlr) ou Robert Crauste (maire du Grau-du-Roi) qui seront je l’espère élus et avec qui on pourra travailler. La théorie ça va un moment, il y a aussi le pragmatisme. »
« Nous serons pragmatiques est notre choix ira vers le prédisent ou la présidente qui répondra le mieux aux attentes des habitants du canton », va même jusqu’à dire Véronique Herbé. L’ouverture donc, aussi pour capter un peu de l’électorat de la Droite traditionnelle, pour l’instant orphelin de candidats sur le canton. « Tous les électeurs sont les bienvenus s’ils se reconnaissent dans nos idées et notre programme », élude Philippe Pecout.
Le programme justement, comporte quatre axes. Le premier, sur ce canton rural et agricole, est justement l’agriculture et la viticulture. « C’est une compétence optionnelle du Département, et nous souhaitons qu’elle devienne une priorité », avance Véronique Herbé. De quoi « prendre le projet d’irrigation maîtrisée à bras le corps », poursuit-elle, allusion au projet d’irrigation commun des vignerons locaux. La candidate veut aussi travailler avec la Chambre d’agriculture.
Sujet voisin, le deuxième axe est « la qualité de l’alimentation et la valorisation des circuits courts », présente Marjorie Sabaton. Elle verrait bien le collège de Roquemaure « mettre en place un procédé pour que tous les collèges du Gard puissent avoir des produits locaux. » Le troisième axe concerne la mise en place de moyens de transports alternatifs et la structuration des mobilités douces. « Il faut mettre en synergie les actions, le Département peut servir de levier, de coordinateur entre les acteurs, c’est un chantier considérable, mais il faut bien commencer un jour », avance Olivier Robelet.
Quant au dernier axe, transversal, il consiste notamment en la poursuite de l’accompagnement des projets des communes. « Il faut revoir les contrats de territoires dans leur complexité, les rendre plus accessibles », affirme-t-il. L’élu départemental sortant veut aussi accentuer la promotion du territoire. « Ce sont quelques axes, il y en aura d’autres », précise-t-il.
Thierry ALLARD
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