Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 16.06.2024 - La rédaction - 11 min  - vu 2925 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

En raison des élections européennes, pas d'indiscrétions politiques la semaine dernière. Alors, on a décidé de vous offrir une double dose ce dimanche ! 

Et si c’était elle ? Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, est pressentie pour devenir la prochaine Première ministre de la France. Une excellente idée qui fera taire les inquiétudes d’une bonne partie des socialistes et des électeurs du Centre et de la Droite modérée qui ne veulent pas des Le Pen au pouvoir, mais qui ne veulent pas non plus laisser Matignon à un Insoumis. Au-delà des difficultés de Jean-Luc Mélenchon à exprimer clairement la reconnaissance du Hamas comme organisation terroriste, les Français orphelins d’un parti politique, les abstentionnistes, refusent la poursuite d’une « bordélisation » du débat politique qui a conduit à mettre sur la même échelle le chef de l’État, Emmanuel Macron et l’extrême-droite. Désormais, alors que s’ouvre l’espérance de ce Front populaire, l’incarnation par une femme modérée qui a prouvé sa capacité à répondre aux défis économiques, sociaux et environnementaux dans sa région sans renier ses convictions, pourrait offrir la victoire face au Rassemblement national. Mais est-ce que tout le monde au sein de l’alliance de Gauche pourrait en convenir ? Il n’y a pas le choix. Pour s’assurer une majorité absolue de près de 300 députés de la nation à l’Assemblée nationale, il est urgent d’envoyer un signal d’apaisement et de crédibilité. D’apaisement pour le monde économique, les places boursières et les entreprises. De crédibilité surtout pour mener à bien les réformes sociales indispensables exigées par les électeurs. Il est temps de donner un coup de pouce aux plus précaires, sans démagogie. Il est nécessaire d’envisager à nouveau la question de l’impôt juste pour trouver des ressources nouvelles afin, à la fois, de ne pas endetter davantage les caisses de l’État et de régler définitivement la question de l’école, des hôpitaux, de la mobilité et des services publics dans la ruralité. Cela tombe bien : c’est parfaitement le programme entrepris par la présidente de la région Occitanie depuis deux mandats. Des transports pour tous pas chers, si ce n’est gratuit pour contrer le tout véhicule. Des aides aux jeunes et étudiants pour favoriser l’ascenseur républicain. Des Maisons de santé dans les 13 départements avec l’embauche de médecins salariés pour faire face à la désertification médicale. Des primes aux entreprises innovantes pour booster leur attractivité. La France a besoin aujourd’hui de maîtriser son avenir, de fixer un cap réel pour s’ouvrir un nouveau chemin, de régler tout de suite les difficultés des gens. La présidente des Régions de France semble avoir les qualités et une capacité d’action suffisante pour cela. Elle a un petit truc en plus : elle est intransigeante avec les extrêmes. Elle est la première femme politique ces dernières années à avoir fait du RN son ennemi principal. Non pas par des incantations. Mais en agissant à la racine auprès d’un électorat désespéré. Face à LFI, elle a toujours tenu sa ligne. Sans compromission. Jusqu’à positionner des candidats lors des Législatives de 2022 face à la Nupes contestée. Aujourd’hui, comme la Gauche plurielle de 1997, elle fait le choix du Nouveau front populaire pour l’emporter face au danger de l’extrême-droite. Mais attention, cinq ans de pouvoir de Lionel Jospin plus tard, en 2002, Jean-Marie le Pen s’était hissé au second tour. Il ne faudrait pas que l’Histoire se répète au risque de voir sa fille débarquer à l’Élysée… 

Destination Marrakech. Ce n’est vraiment pas de chance pour Valérie Rouverand. Alors que sa valise était presque prête pour un voyage au Maroc programmé de longue date afin de fêter le mariage d’amis proches, voilà que le président de la République décide de dissoudre l’Assemblée nationale. Désormais candidate sur la 1ère circonscription, elle va devoir batailler fort face au candidat LFI Charles Menard et le député sortant RN Yoann Gillet. Un match préparatoire avant les municipales de 2026… En pleine campagne, la présidente de Renaissance dans le Gard va-t-elle donc s’absenter quatre longs jours ou annuler son voyage ? « En politique, il faut choisir : on ne peut pas être au four et au moulin », estime un élu nîmois. « Ce que je peux dire c’est que j’ai une équipe de choc et que je vais faire une belle campagne. Moi, j’ai le courage de me battre à la demande du national, pendant que d’autres se cachent et critiquent », répond sèchement la Nîmoise qui précise : « Je vais seulement faire un aller-retour une seule journée. » De toute façon, si elle perd le 7 juillet, elle pourra toujours se consoler avec des dragées marocaines…

Le choix décisif. Il y a quelques jours, tout a changé. Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, a proposé à Franck Proust, président de Nîmes métropole, de choisir : soit la mairie, soit l’Agglo après 2026. Il a le choix du chef. Julien Plantier se satisfera de la deuxième option. Dans une interview à paraitre dans nos colonnes ce lundi matin, le maire de Nîmes espère parvenir à mettre d’accord les deux hommes en septembre prochain dans son bureau. « Je vais les réunir et il faudra que l’on décide en responsabilité ». Mais Franck Proust, selon nos informations, ne se résout pas à cette option. Son entourage confirme que le président de Nîmes métropole considère qu’il est impossible de faire avancer les projets nîmois sans être le maître des deux collectivités. Sa décision est prise, il n’en changera plus. 

Poker menteur. Lors d’un déjeuner récent avec Jean-Paul Fournier, Julien Plantier lui a assuré du soutien de nombreux élus de la majorité dans son projet de succession. De retour dans son bureau, le maire en avise certains. Et semble découvrir que le soutien est, à ce stade, à géométrie variable… « Déjà, quelques élus sont venus dire au maire, les yeux dans les yeux, qu’ils n’avaient pris aucune décision. Ils n’étaient même pas sûrs, au regard de l’ambiance, de se lancer dans un nouveau mandat », dévoile un proche du maire. Qui bluffe alors ? Ces élus pas francs du collier ? Ou Julien Plantier qui amplifie sa puissance ?

Courrier égaré. Face à la presse, la présentation de l’embellissement de la Coupole de Nîmes et de l’annonce de l’arrivée des Galeries Lafayette il y a quelques jours est passée comme une lettre à la poste. En coulisse, ce n’était pas du tout la même musique. Valentine Wolber, l’élue chargée des Commerces, a été évincée de la conférence de presse qui se déroulait à 10 heures. Le directeur de cabinet, Antoine Roger, qui milite ardemment pour Julien Plantier, a profité de l’occasion pour oublier d’envoyer l’invitation à celle qui est considérée en mairie comme trop proche du patron du Colisée. « Le premier adjoint a préféré venir avec Xavier Douais, son ami, en charge du Tourisme », glisse un élu. Sur la photo de famille, pas de Valentine Wolber. Au micro, pas de Franck Proust non plus. Il était pourtant en charge du développement économique du territoire, et surtout à l’origine de la venue de Socri-Reim à Nîmes il y a plusieurs années au moment du rachat de la Coupole. À la Mairie, la gratitude a disparu depuis bien longtemps

Rétropédalage. La décision d’Éric Ciotti de s’allier avec le RN a ébranlé Les Républicains. Une décision prise sans concertation selon l’état-major du parti. Localement, la totalité de la Droite nîmoise a condamné cette union et a reçu les félicitations de tous les partis, y compris de la Gauche. Pourtant, un message sur les réseaux sociaux du président des LR du Gard, Richard Tiberino, intrigue. Ce post reprenait la célèbre expression de John Fitzgerald Kennedy dans son discours du 20 janvier 1961 : « Ne négocions jamais avec nos peurs. Mais n’ayons jamais peur de négocier. » Étonnamment, ce post a été supprimé par le Nîmois. Depuis, il répète partout qu’Éric Ciotti a perdu la tête. « On se moque du monde. Richard Tiberino était le premier supporteur d’Éric Ciotti. En petit comité, depuis des années, il réclame un rapprochement avec le RN », assure un élu nîmois qui côtoie régulièrement le patron des LR gardois. Alors, Richard Tiberino, la peur est de quel côté en réalité ?

Des candidates hors sol ? Léa Boyer, candidate dans la 5ᵉ circonscription pour les LR, en a rêvé. Selon son entourage, le RN n’avait pas prévu de mettre de candidat face à elle. Encore moins un candidat lié à l’union Ciotti-Le Pen. Patatras. Finalement, Jordan Bardella et ses complices en ont décidé autrement. C’était pourtant simple pour l’Alésienne. Il lui suffisait de passer un coup de fil au député Meurin ou Gillet et l’affaire était réglée. De l’autre côté de l’échiquier, on n’est pas loin d’un psychodrame. Cette fois, c’est Katy Guyot, adjointe au maire de Vauvert, qui refusait d’y aller pour porter les couleurs du Nouveau Front Républicain. Alors qu’elle avait donné son accord à la Région, elle a fait machine arrière sans en avertir les principaux concernés. Alors qu’Henry Brin avait fait acte de candidature pour la remplacer au pied levé, elle a finalement changé d’avis et décidé d’aller à la bataille… Il faut suivre ! « C’est n’importe quoi. Katy Guyot n’a rien à faire dans cette union des gauches qui va mal finir. Elle méritait mieux », glisse surpris un grand élu gardois.

L’union catastrophique ? « À court terme, c’est séduisant. À moyen terme, c’est une folie. Et j’ai peur d’avoir raison. » Les propos d’un président d’exécutif local témoignent de l’ambiance chez la Gauche modérée. « On reçoit des coups de fil de tout le département. Les socialistes vont en grande partie voter Macron ou même Républicain », explique un élu gardois. Même la présidente du Conseil départemental du Gard semble confier ses doutes en coulisse. « Demandez-lui si elle va voter pour Michel Sala, le député LFI, elle vous répondra qu’elle a mieux à faire ce jour-là », complète un vice-président au Département. 

Reconnaissance du ventre. La réunion de mardi midi à la mairie va laisser longtemps des traces. Ce jour-là, Jean-Paul Fournier avait convié tous ses élus pour leur expliquer la marche à suivre après la dissolution de l’Assemblée nationale et les Législatives anticipées. « Le maire a été très clair. Aucun élu ne doit partir au casse-pipe 18 mois avant les municipales », explique un élu présent. D’autres ont ensuite pris la parole, notamment le premier adjoint pour rappeler que cette situation, il l’avait anticipée depuis bien longtemps. « Cette posture a agacé Franck Proust qui a rappelé à tous que le parti avait financé leur campagne aux Départementales. Et qu’il serait de bon ton de s’en souvenir avant de cracher dans la soupe. » Ambiance, ambiance… Mais le meilleur, c’est l’une des adjointes qui l’a exprimé. À voix basse, elle a laissé entendre qu’elle savait pour qui elle allait voter le 30 juin : le Nouveau front républicain. « Le maire va la convoquer dans les prochains jours pour en avoir le cœur net. Si elle confirme son choix, elle sera démise de ses fonctions. » L’audace a ses limites. Certains ont oublié qu’ils sont au service d’un maire de Droite depuis de nombreuses années… 

Un potentiel candidat manipulé ? Rachid Benmahrouz, le collaborateur de Julien Plantier, aurait pu connaître un destin national en devenant député de la 1ʳᵉ circonscription le 7 juillet prochain. C’est tout au plus la proposition faite par Franck Proust, le président LR de l’Agglo, appuyée par le maire de Nîmes mardi matin à l’intéressé. Sauf qu’ils ont oublié de prévenir Julien Plantier… Ce dernier a découvert lui-même cette proposition faite à son collaborateur. Le premier adjoint, surpris, n’a pas formellement interdit à son collaborateur de se lancer dans l’aventure, mais l’a invité à être prudent. Finalement, Rachid Benmahrouz a refusé. Julien Plantier a profité du Salon des maires jeudi dernier pour demander quelques explications à Franck Proust…  

Tous à Vallongue. En fin de semaine, Franck Proust a convié l’ensemble des agents de l’agglomération à un déjeuner au Mas de Vallongue à Nîmes. Alors que l’an dernier, une bonne centaine s’était déplacée, cette année, plus de 300 agents sont venus profiter de ce moment convivial. L’occasion d’échanges en direct avec le président et de prendre connaissance du cap fixé d'ici à la fin du mandat. « Un beau succès qui confirme l’attachement des agents à l’exécutif en place », explique, ravie, une source à Nîmes métropole. Cette dernière espère, comme toutes les équipes de Proust, que dans 18 mois, le président sera toujours le même… « On y travaille ardemment. D’autant qu’au-delà des agents, Franck Proust a une très bonne relation avec les maires qui composent l’agglomération. Et personne ne souhaite que cela change… »

Dommage collatéral ? Julie Nivard, chef de service aux Festivités, a quitté la ville de Nîmes. Lundi, elle rejoindra l’Agglomération nîmoise pour un poste de directrice générale adjointe des services. Un mercato classique entre deux collectivités qui, pendant longtemps, ont connu une mutualisation des services. Mais cela, c’était avant. Aujourd’hui, dans la guerre que se livrent le premier adjoint et le président de Nîmes métropole, tout fait polémique. « Ce recrutement a un poste sur-mesure interroge », explique un élu nîmois. « Depuis longtemps, elle avait candidaté à Nîmes métropole. Elle est compétente et son recrutement n’a rien d’extraordinaire que de répondre aux nouveaux besoins de l’Agglo », répondent sèchement les services chargés du recrutement. Vrai ou faux, souhaitons la bienvenue à Julie Nivard qui, peut-être, dans 18 mois, travaillera sous les ordres de Julien Plantier…

Du nouveau à la com’… À moins de deux ans des Municipales, Cyril Morteveille, directeur de la communication à la ville de Nîmes, est sur le départ. Trois avant après avoir quitté les Yvelines pour la capitale du Gard, l’homme de la communication repart en région parisienne pour raison personnelle selon la municipalité. Le lancement du recrutement pour trouver son remplaçant est imminent… « C’est dommage car Cyril avait fait du bon boulot à Nîmes. Il avait construit une nouvelle équipe autour de lui, notamment des journalistes qui ont pris parfaitement en main le journal municipal », glisse un administratif. Le temps presse en tout cas pour la Ville qui va devoir rapidement trouver chaussure à son pied pour assurer une communication efficace avant les prochaines échéances municipales…

Les stars mondiales du tennis à Nîmes ? Vincent Bastide avait rendez-vous avec le maire de Nîmes il y a quelques jours afin de lui présenter, avec les organisateurs de l’UTS, une ligue mondiale de tennis (parallèle à l’ATP) qui vise à moderniser les tournois de tennis par des matchs plus courts et plus dynamiques faisant appel à une nouvelle technologie pour engager des paris en cours de match. Ce grand tournoi de tennis pourrait se dérouler dans les arènes de Nîmes au printemps 2025. Séduit au départ, le maire de Nîmes aurait fait machine arrière en raison du coût financier : « La somme réclamée serait autour de 800 000 euros au total sur trois ans. C'est beaucoup trop alors que nous devons faire attention aux dépenses », explique un élu nîmois qui se faisait déjà une joie d’accueillir à Nîmes les stars du tennis mondial présentes dans le sud de la France entre le tournoi de Monte-Carlo et Roland-Garros. « Il reste encore quelques négociations possibles, rien n’est totalement perdu », explique cependant un des négociateurs. Affaire à suivre…

Un roman d'amitié, épisode 2. Dans une précédente édition, nous vous expliquions que les choix du président de la CCI Gard de privilégier le RCN dans le cadre d’un partenariat entre les deux entités commençaient à soulever une question chez plusieurs acteurs économiques, politiques et sportifs. L’organisation de la dernière assemblée générale de la CCI au Drop, la brasserie du RCN, après l’accueil de la rentrée du Campus CCI en septembre dernier, est au cœur des interrogations. « Éric Giraudier ne se cache pas de sa forte relation avec Steeve Calligaro, le président du RCN et par ailleurs, élu de la CCI », explique un élu de la ville de Nîmes. Quels sont les contours financiers de ce partenariat ? La CCI paie-t-elle ou non le RCN ? Contacté, Éric Giraudier fait une réponse de Normand : « Je ne peux ni infirmer ni confirmer. » Pour en avoir le cœur net, nous avions proposé de solliciter la CCI Occitanie et le préfet de Région… Une proposition qui a mis en pétard le président en exercice de la CCI. « Si vous voulez le numéro du président de la CCIO, il suffit de demander », a lancé Éric Giraudier à notre rédaction lors d’une soirée d’entreprise. Vous êtes sûr, M. Giraudier ? Vos relations avec la CCI Occitanie semblent compliquées en ce moment. On va peut-être éviter d’appeler de votre part… Rappelons que votre tutelle s’est opposée à la nomination de Valentine Wolber à la direction générale de la CCI Gard. Depuis, cette dernière, appuyée par la CCI Gard, a entamé une procédure devant le tribunal administratif. Licenciée par la CCIO, elle vient aussi de déposer un dossier prud'homal toujours contre la CCIO. Sans compter l’alerte l’an dernier sur les risques psychosociaux au sein de la chambre consulaire départementale, auprès du président de la CCI régionale. Ce dernier n’ayant pas hésité une seconde à solliciter l’avis de l’inspecteur national hygiène et sécurité de CCI France. Vous voulez vraiment qu’on appelle ?

Le Club Objectif Gard lance les débats des Législatives. À partir de demain, ne manquez pas nos éditions spéciales Législatives en direct vidéo à partir de 17 h 45. En plateau, quatre candidats de chaque circonscription débattront sur les thèmes de la campagne. On démarre ce lundi 17 juin 2024 à 17 h 45 avec la première circonscription. Valérie Rouverand pour la Majorité présidentielle, Yoann Gillet, député RN sortant, Charles Menard, pour le Nouveau front populaire ou encore Loumy Bourghol pour Les Républicains se feront face durant une heure. 

La rédaction

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