ÉDITORIAL Nicolas Best, victime du poison amer de la politique ?
Difficile de comprendre ce débarquement en plein procès.
Devant la Cour de justice de la République (CJR), hier mercredi, une condamnation a été requise contre le ministre de la Justice. Un an de prison avec sursis pour Éric Dupond-Moretti. La défense aura la parole aujourd'hui. Et la décision du tribunal sera rendue ultérieurement après délibération. Il n'est bien entendu pas coupable à ce stade, et reste présumé innocent. C'est probablement l'argument qui pousse la Première ministre a ne rien faire, tout comme le président de la République. Mais cette nouvelle s'entrechoque avec une autre. Le procès de Nicolas Best, le directeur général du CHU de Nîmes. Enfin, l'ex-directeur. Puisque depuis ce jeudi, il n'est plus le patron de l'hôpital nîmois. Un décret signé du chef de l'État en a décidé autrement en conseil des ministres. Alors que ce même jour, hier mercredi, devant le tribunal judiciaire de Paris, Nicolas Best n'a pas été condamné. Son renvoi en correctionnel concernant des marchés publics dans son ancien établissement d'Annecy est suspendu. Une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) a été retenue par le tribunal correctionnel sur la question de la violation du secret médical. La Cour de cassation a trois mois pour rendre son avis. Est-ce à dire que l'exécutif applique le deux poids deux mesures ? Le choix entre un ministre, grand avocat, et un "petit" haut fonctionnaire n'a probablement pas la même saveur... Et le même poids. Difficile de comprendre en tout cas ce débarquement en plein procès. Soit il fallait virer Nicolas Best il y a des lustres. Du moins il y a quelques semaines pour le déconnecter de son procès. Soit le laisser en place jusqu'au verdict. Et en cas de condamnation, acter son départ. Car aujourd'hui, tout cela fait mauvais genre. Et pour l'intéressé, c'est évident, comme il l'a expliqué devant la caméra d'Objectif Gard, cela vient définitivement entacher la réputation d'un patron d'hôpital qui, malgré tout ce que l'on peut penser de lui, a fait du bon boulot à Nîmes. Et bénéficie d'une reconnaissance de nombreux acteurs du monde médical et même au-delà. Désormais, et c'est peut-être la seule bonne nouvelle pour Nicolas Best, il va pouvoir se défendre sereinement et sans cette épée de Damoclès au-dessus de la tête...
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