ALÈS L'intersyndicale annonce un 1er mai "populaire et unitaire" pour exiger le retrait de la réforme des retraites
Par le biais d'une conférence de presse organisée ce jeudi matin dans les locaux de la bourse du travail, l'intersyndicale alésienne a réaffirmé son unité et s'est chargée d'annoncer la mobilisation du 1er mai qu'elle espère "massive", "unitaire" et "populaire".
Malgré la promulgation le 14 avril dernier de la loi contre laquelle elle a lutté obstinément pendant trois mois, l'intersyndicale alésienne ne baisse pas pavillon et organise la riposte. Ce jeudi matin, dans les locaux en travaux de la bourse du travail, elle a d'abord tenu a réaffirmé son unité malgré l'absence de représentants de la CFDT et de CFE-CGC.
Car la journée de mobilisation nationale du 1er mai qui se profile, si elle constitue "un rendez-vous classique" pour la CGT, prend aux yeux de Martine Sagit "une dimension exceptionnelle" dans la mesure où elle assure "la continuité de notre combat unitaire depuis le 19 janvier".
"Je m’attends à une forte mobilisation au vu de l’enjeu", veut croire la secrétaire générale de l'Union locale de la CGT Alès, qui sait par ailleurs que "beaucoup de syndicats de pays étrangers" seront présents à Paris pour manifester ce lundi. En fin de matinée, Jérôme, membre de l'union locale Solidaires Alès, en avait gros sur le cœur. Cet actif qui s'approche de la cinquantaine cumule les emplois manuels pour subvenir aux besoins de sa petite famille et se dit éreinté par "les réformes d’une brutalité sans nom de Macron".
La dernière en date, celle des retraites, est selon lui "injuste, absurde et injustifiée" au regard du rapport de la Cour des comptes qui "a montré que le système par répartition n'était pas en danger". Le membre de Solidaires, qui a commencé à travailler à l'âge de 16 ans, et devra conserver une activité professionnelle "jusqu'à 69 ans, d'après une simulation", prévient : "J’ai les deux genoux en vrac. Je n’y arriverai jamais !"
"De l'enfumage et de la communication"
Le dernier nommé, qui n'a pas manqué de citer un chiffre fourni par le ministère du Travail selon lequel les accidents du travail ont entraîné la mort de 780 personnes en 2019, craint un jour de faire partie des victimes. "On nous demande de continuer à aller au charbon, d’y crever et de dire merci. Ils devraient s’estimer heureux qu’on ne fasse que taper sur des casseroles !", a pesté Jérôme, rappelant qu'un départ à la retraite à 60 ans est "le grand maximum que Solidaires est prêt à accepter".
Après lui, Robert Guiraud, secrétaire général de Force ouvrière (FO), a pointé un glissement vers "un monde capitaliste qui est en train de resserrer les vis partout, au détriment des travailleurs et au profit des grosses fortunes". Un brin cynique, Serge Suau (CGT) prévient le président Macron et sa feuille de route des 100 jours qu'il ne lui en reste "plus que 90 pour régler les problèmes qu'il n'a pas su régler en six ans".
Directeur de l'école des Près-Saint-Jean et membre du SNUipp-FSU local, Thierry Olivier déplore "l'enfumage et la communication" de l'exécutif pour ce qui a trait aux annonces relatives à l'Éducation nationale. Le dernier nommé, tout en indiquant que "les enseignants français sont loin d’être les mieux payés parmi l’OCDE", espère que "les jeunes seront encore plus nombreux dans la rue en ce 1er mai".
"Le mal-être est général"
Martine Sagit y croit, tant elle a le sentiment que "le mal-être est général". "Aucun secteur n’est épargné, du privé au public, de l’éducation à l’industrie, du personnel hospitalier au personnel territorial", martèle la secrétaire générale de l'UL CGT. Et d'ajouter, en prenant sa propre situation pour exemple : "Les conditions de travail deviennent de plus en plus régressives. J’ai un salaire de misère malgré toute mon ancienneté !"
C'est ainsi que ce lundi 1er mai, dès 10h au départ de la sous-préfecture, les syndicats annoncent une nouvelle mobilisation qu'ils souhaitent "massive", "unitaire" et "populaire". Après le quai Boissier-de-Sauvages, le cortège longera le Gardon avant de traverser et rejoindre l'autre rive pour rallier la bourse du travail où un moment "festif et musical" attend les manifestants. Si la moutarde lui monte au nez depuis bien longtemps, l'intersyndicale espère que la mayonnaise prendra tandis qu'un pique-nique tiré du sac clôturera cette journée revendicative qui appelle bien d'autres "casserolades".
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