ARAMON Mobilisation intersyndicale aux portes de Sanofi Chimie
Un mouvement de grève pour l'augmentation des salaires et l'embauche de personnel a démarré le 16 novembre dernier. Deux semaines plus tard, une quinzaine de sites du groupe pharmaceutique Sanofi est concernée, dont celui d'Aramon.
Le mouvement de grève national a démarré au lendemain des Négociations annuelles obligatoires (NAO) de Sanofi. Depuis la mi-novembre, la direction du groupe pharmaceutique et les partenaires sociaux ne s'entendent pas sur la question des salaires et des emplois. Et des piquets de grève sont depuis plantés sur une dizaine d'usines en France. Celle d'Aramon en fait partie, et ce mardi matin, dès 8h, entre 100 et 150 salariés ont partiellement bloqué l'entrée du site, répondant ainsi à l'appel à la mobilisation de la CFE-CGC, de la CFDT et de la CGT. Cette dernière réclame 10 % d'augmentation de salaire avec une "prime Macron" à 10 000 €, quand la deuxième table sur 8 % et 3 000 €.
Si leurs revendications sont différentes, Jean-Philippe Sarubbi et Frédéric Clément, les délégués syndicaux des deux organisations précitées s'accordent sur un fait : "La proposition de la direction est insuffisante, inacceptable alors que la perspective de l'inflation est de 10 % pour 2023." Car la proposition initiale comprend : "Une augmentation collective des salaires de 3 % ainsi qu’une prime de partage de la valeur (dite « prime Macron ») de 2 000 €, versée dès le mois de décembre 2022", peut-on lire dans un communiqué transmis par la direction. Une prime assujettie au temps de travail. Une mention depuis supprimée.
À l'issue de nouvelles discussions engagées à Paris hier, la direction aurait formulé une nouvelle proposition sous forme de choix : "Une augmentation de 4 % et 1 500 € de prime ou 3 % et 3 000 €", indique Jean-Philippe Sarubbi, délégué syndical CGT Sanofi. Le compte n'y est toujours pas. D'ores et déjà, la production des principes actifs des médicaments est "très ralentie." Pour le cégétiste, "nous ne sommes pas à l'abri d'une pénurie dans les pharmacies d'ici peu de temps." Pour autant, le bras de fer se poursuit. "Nous faisons face à une entreprise qui dégage environ 7 milliards d'euros net de bénéfices par an. Il suffirait de prendre 5 % des dividendes et de les redistribuer aux salariés." Et Frédéric Clément d'ajouter : "Cette direction se moque éperdument de savoir si ses salariés travaillent dans de bonnes conditions et sont rémunérés à leur juste valeur. Depuis dix ans, leur pouvoir d'achat fond comme neige au soleil."
Sanofi se défend : "Les salaires de base annuels moyens sont également supérieurs à la moyenne nationale de l’industrie pharmaceutique, en moyenne d’environ 10 %". Et rappelle "les montants versés - compte tenu des résultats 2021 - en avril 2022 au titre de la participation et de l’intéressement ont été de 188,7 millions €, ce qui représente en moyenne un versement de 8 086 € bruts pour les salariés présents toute l’année." Reste la question de l'emploi, à laquelle la direction a répondu avec un recrutement de 250 personnes sur l'ensemble des sites du groupe, "ce qui est là encore insuffisant, ça ne couvrira même pas la moitié des départs à la retraite", soufflent les syndicalistes. Ce mardi les grévistes ont voté en assemblée générale la reconduction de la grève avec une nouvelle action coup de poing dans les jours à venir.
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