Ce plan Climat est une démarche locale qui engage tous les habitants du territoire à s'adapter rapidement aux effets du changement climatique.

Régis Vianet, vous êtes écologue et ancien directeur du Parc naturel régional de Camargue. Ces sujets-là, vous les connaissez. Alors, les plans climat, qu'est-ce que c'est ? Quels sont les enjeux sur le territoire de la Camargue gardoise ?

Régis Vianet : C’est une initiative gouvernementale en lien avec la loi Climat et résilience du 22 août 2021 qui demande que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) de plus de 20 000 habitants doivent s’engager dans l’élaboration d’un plan climat. L’engagement a été profond, car ce sont des enjeux très forts qui se révèlent ici au quotidien, notamment sur la question de l’eau et sa salinité.

Quelle est la démarche et quelles sont les premières initiatives ?

Porté par le territoire. Élaboré au sein du territoire à travers des ateliers et des outils de concertation, tout le monde s’est exprimé. Dans un premier temps, la finalité était de faire prendre conscience des enjeux aux communes, aux citoyens et aux acteurs économiques. Ensuite, d’accompagner les bonnes idées en donnant un cap.

La commune du Grau-du-Roi s’est engagée dans un contrat de performance énergétique, par la modification de l'ensemble de l’éclairage public. La commune de Saint-Laurent-d’Aigouze entreprend le remplacement de ses chaudières classiques. La commune d’Aigues-Mortes se lance dans la désimperméabilisation des cours d’école en les transformant en îlots de fraîcheur. 

Et pour les particuliers, qu’avez-vous mis en place ?

Dans le secteur privé, nous avons accompagné les ombrières photovoltaïques du Lidl d’Aigues-Mortes. Nous soutenons également financièrement les particuliers avec le dispositif Coup de pouce logement, notamment pour l’isolation de leurs combles.

Nous avons compris qu'il faut réduire la consommation et produire vert. Quelle est votre stratégie ?

Nous avons mis le cap sur un territoire à énergie positive en 2050, c’est-à-dire produire autant d’énergie que l’on en consomme. Pour ce faire, il faudra diviser notre consommation d’énergie, aujourd’hui de 435 GWh, par deux et multiplier par six la production des énergies renouvelables, afin d’atteindre une consommation et une production de 236 GWh. Il faudra maintenir et développer les surfaces naturelles et agricoles, protéger notre cadre de vie, amplifier le développement d’énergies renouvelables, développer les mobilités douces et donc accompagner la sobriété et l’efficacité énergétique dans les bâtiments.