ÉDITORIAL Au secours ! Mon bureau de poste va fermer
Lundi prochain, avant le conseil municipal de Nîmes, se tiendra devant la mairie un rassemblement pour demander au maire de s'opposer à la fermeture de la poste Gambetta en novembre prochain. Le maire a peut-être d'autres chats à fouetter en ce moment, non ?
C'est l'opposition communiste qui est montée la première au créneau, il y a quelques semaines, pour dénoncer cette fermeture prochaine. Une fermeture sans concertation, selon eux. Même si aujourd'hui le groupe La Poste s'en défend annonçant une discussion prochaine avec les partenaires sociaux, les postiers et les élus du territoire pour déterminer les contours précis de la nouvelle offre au sein du quartier Nîmes Gambetta. Mais le mal est fait. Et La Poste aurait dû probablement assumer sa position et en débattre dès le début avec les premiers concernés : les riverains. Car des arguments pour fermer, il y en a. D'abord, et c'est un fait, il y a une diminution du nombre de courriers échangés. 39 % de baisse entre 2010 et 2020. Une tendance qui s'est accélérée pendant le covid et qui devrait se poursuivre avec la numérisation accrue des échanges. Ensuite, le groupe postal constate une forte baisse de fréquentation de ses bureaux. Nîmes n'échappe pas à la règle avec une baisse de fréquentation de 26 % depuis 2018. Si l'on se place du point de vue de la rentabilité stricte, là aussi, il y a un constat clair : le service universel postal connaîtra dans les années à venir un déficit de 2 milliards d'euros annuels comme le rappelait, il y a tout juste un an, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Économie, des finances et de la relance, chargée de l'industrie, Agnès Pannier-Runacher. Alors, s'opposent deux points de vue désormais. Celui des forces de Gauche, attachées à un service public partout, quoi qu'il en coûte et même si la réalité dépasse les convictions. Et une logique plus libérale, peut-être plus adaptée au monde d'aujourd'hui, où il est nécessaire d'adapter la meilleure efficacité économique et sociale au service public proposé. Reste l'épineuse question des usagers qui rencontrent des difficultés pour utiliser des services digitaux pour les opérations courantes. La loi, à ce stade, fixe l'obligation à La Poste de maintenir un réseau suffisamment dense sur le territoire, de sorte que 90 % au moins de la population d'un département ait accès à un point de contact postal à moins de 5 kilomètres ou à 20 minutes en voiture de son domicile. En ce qui concerne le coeur de ville nîmois, le passage de deux véritables points d'accueil à un seul est regrettable. Mais rappelons que l'unique bureau qui restera ouvert à l'Esplanade n'est pas non plus au bout du monde...
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