LA BOUTIQUE GARDOISE "Osmaline", la nouvelle savonnerie artisanale anduzienne
Chaque vendredi, jusqu’à la fin du mois d’août, Objectif Gard vous fait (re)découvrir des produits qui sentent bon l'été, créés par des Gardois. On enchaîne avec la nouvelle savonnerie Osmaline basée à Anduze, place Couverte. Elle est l'œuvre de Valérie Bertin, laquelle assure la fabrication à la vue des clients.
Elle voulait ouvrir sa savonnerie artisanale avant le début de la saison charnière qu'est l'été pour la cité touristique anduzienne. La Bagardoise Valérie Bertin y est parvenue le 15 juin dernier lorsque "Osmaline", établie sur la très prisée place Couverte, a ouvert ses portes au public. Un nom donné à partir de la contraction des prénoms de ses deux enfants. "La fin de Thomas et la fin de Pauline, en changeant la place du "s" pour faire plus joli", précise la fondatrice.
La trajectoire de la Nîmoise de naissance n'est pas banale. Infirmière au bloc opératoire pendant 25 ans et par ailleurs hygiéniste, la mère de famille stoppe son activité professionnelle en 2019. Un cancer du sein détecté à l'âge de 42 ans engendre alors des questionnements sur l'usage régulier de divers produits d'hygiène. "Individuellement, tous les produits qu'on a l'habitude d'utiliser ne sont pas nocifs, mais au quotidien ça fait quand même un petit cocktail qui m'a fait me poser des questions", rejoue-t-elle.
Valérie Bertin se lance dans la conception de son propre déodorant à partir d'ingrédients biologiques et naturels. Deux bilans de compétences plus tard, la Bagardoise embrasse la voie de la reconversion avec ce projet de savonnerie. Elle profite des confinements pour se former. Avec l'aide de son mari, de ses enfants et de quelques proches, elle remet en état un local anduzien qui abritait jadis une épicerie. Le 15 juin dernier, le voilà prêt à ouvrir sous le nom d'Osmaline.
Depuis, dans son laboratoire, à la vue des clients qui peuvent la voir à l'œuvre derrière sa verrière tout en visitant le magasin, la savonnière cultive l'aspect rigoureux de son ancien métier. "En démarche qualité, on ne fait pas mieux en bloc opératoire", commente-t-elle en désignant un manuel épais comme le Code civil. S'il peut en rebuter certains, l'aspect méthodique de la fabrication d'un savon destiné à être commercialisé ne l'effraie pas. Au contraire !
"J'adore le côté carré de la démarche pour produire une recette équilibrée. Il faut être très propre, et en même temps il y a un côté créatif et cette liberté de faire des motifs et des couleurs différents", apprécie la savonnière. Toutes les étapes de la fabrication, dont celle de la saponification à froid, sont compilées dans un cahier de procédures qu'elle connaît par cœur. "Il servira un jour si j'ai des employés", échafaude-t-elle.
D'abord à l'état semi-pâteux, les savons fabriqués dans le labo' durcissent et passent quatre semaines à sécher dans la zone de cure, équipée d'une VMC et un déshumidificateur. Leur pH descend donc jusqu'à l'obtention d'un seuil acceptable pour la peau, soit entre 9,5 et 11. Ils passent sur la balance pour se rapprocher au maximum de la métrologie légale et sont ensuite commercialisés.
"Je me suis un peu lâchée en termes de créativité. Certains savonniers commencent avec trois ou quatre recettes. Moi j'en ai 17 !", sourit Valérie Bertin, qui conçoit également trois shampoings, dont un aux œufs fournis par ses propres poules. Chaque savon de 100 grammes est vendu au prix de 6 €, à l'exception de la gamme jugée la plus "noble", celle au lait d'ânesse de Sauve, à 7,50 €.
Préparées avec des huiles essentielles de tournesol, de ricin, de coco, et des beurres végétaux, les recettes font la part belle aux produits locaux. "J'utilise 95 % d'ingrédients bios et français", prévient la savonnière, qui cite pêle-mêle la "farine de châtaigne bio des Cévennes", "la bière artisanale bio de Sommières", "de la spiruline de Saint-Christol-lez-Alès", "du miel des Plantiers" et du "café torréfié à Anduze".
Jusqu'au boutiste, Valérie Bertin soigne la démarche jusqu'aux emballages en papier kraft. "C'est logique dans le sens où le savon permet aux clients d'utiliser moins de plastique", argumente-t-elle. Passionnée et enjouée, la mère de famille n'en reste pas moins "un peu terrorisée" à l'heure de vivre ses premières semaines dans la peau d'une commerçante, après plus de six mois de travaux, "énormément de démarches administratives et d'investissement financier".
"J'y ai mis toutes mes tripes", concède la Bagardoise, tout en indiquant que "ça va mieux depuis l'ouverture". À la réception, sa fille Pauline vient tout juste d'obtenir son baccalauréat et assurera l'accueil des clients tout l'été. Si les horaires d'ouverture de la boutique sont calqués sur les commerces voisins et soumis à des modifications, Valérie Bertin mise sur la fréquentation estivale de la cité anduzienne, dont le marché nocturne du mardi pour se faire connaître. La création d'un site Internet est envisagée à la rentrée, comme la recherche d'éventuels distributeurs. Longue vie à la boutique gardoise Osmaline !
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