LAUDUN-L’ARDOISE Le mécénat, ou comment lier l’art et l’entreprise
L’occasion était trop belle : en pleine biennale des arts contemporains de Laudun-l’Ardoise, le Forum accueillait hier soir une plénière organisée par la CCI de Nîmes.
Une rencontre sur le thème du mécénat, et ce que l’art peut apporter à l’entreprise.
« Un premier moment de contact »
« L’idée est de générer un premier moment de contact entre ces deux milieux là », a estimé en guise d’introduction le directeur général de la CCI de Nîmes Vincent Martin. Pour ce faire, les organisateurs ont convié la chargée du mécénat à la biennale Magali Robert, le professeur des sciences de l’art René Migniot et le président du groupe ECIA, mécène de la biennale, Pascal Morel.
L’occasion d’une introduction à l’art par le professeur Migniot, qui a rappelé qu’« un artiste est un témoin, une antenne qui exprime notre civilisation » et que « l’art, s’il peut être agréable, n’est pas fait pour être un agrément », histoire sans doute de déboulonner les clichés qui soutiennent la formule suivante : art = (forcément) beau.
Côté mécénat, « il n’est possible que si l’entreprise est à l’écoute de son territoire », dixit Magali Robert, qui considère qu’intégrer le mécénat dans le plan de communication d’une entreprise « c’est aller vers du positif en termes d’image et de notoriété, et cela peut renforcer la cohésion d’équipe. »
« Intégrer un regard sur la technique mais du côté artistique »
Appelé comme témoin, Pascal Morel a exposé sa vision du mécénat. Son entreprise de 120 salariés, dont le siège est à Saint-Alexandre, accueille des sculptures de Robert Rayne depuis plus d’un an dans le cadre du mécénat. « Au siège, nous voulions intégrer un regard sur la technique mais du côté artistique, imaginaire, un autre regard sur ce qu’on fait au quotidien », a noté Pascal Morel, qui admet que lui et ses associés n’ont « pas plus qu’un autre de connaissance artistique. » Et au delà de cet aspect, le chef d’entreprise, qui se dit « intéressé par le côté transfert de savoir », estime que « la culture il faut l’entretenir, c’est une responsabilité de l’entreprise. »
S’il n’oblige pas ses collaborateurs à participer à la biennale, Pascal Morel les y a invités, et a « souligné cet accompagnement artistique » au sein de son entreprise. Car l’idée du mécénat est de susciter de l’implication, « et pas seulement financière », précise Magali Robert. Ainsi, la Fiduciaire Parisienne, un des mécènes de la biennale, a impliqué ses salariés : « on leur a proposé d’exposer dans leur hall l’œuvre d’un artiste de la biennale, et ils ont fait voter leurs collaborateurs pour la choisir », développe Magali Robert.
Une manière de donner du sens à un engagement, comme l’estime la chargée du mécénat pour l’événement : « ce qu’on peut signifier de valeurs par le choix d’un artiste et la communication qu’on en fait peut être plus fort que de l’écrire. »
Thierry ALLARD
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