NÎMES Abattoir d'Alès : une demi-heure d'audience, une cinquantaine d'agriculteurs en soutien
Réunis sous un tee-shirt flambant neuf "Sauvons l'abattoir d'Alès", plus d'une cinquantaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous devant le tribunal de commerce de Nîmes alors que l'audience accueillait notamment maire et président d'agglomération, éleveur membre conseil d'administration et délégué du personnel. La décision est attendue la semaine prochaine. Elle semble s'orienter vers un redressement, avec désignation d'un administrateur judiciaire.
FDSEA et Jeunes agriculteurs, mais aussi deux membres de la Confédération paysanne étaient, ce mercredi, devant le tribunal de commerce de Nîmes, pour l'audience provoquée suite au constat de cessation de paiement de l'abattoir. "Il faut toujours avoir de l'espoir, avance le syndicaliste FDSEA Frédéric Cavagna, avant l'audience. Car il ne faut pas que ça ferme. C'est le dernier abattoir du département." Qui, pourtant, ne couvre pas complètement la demande en viande de ce même département, rappelle Patrick Viala, président du réseau Bienvenue à la ferme. "On en importe d'ailleurs. Donc, il y a largement de quoi conserver l'abattoir."
"Cela fait de nombreuses années qu'il y a un souci, poursuit Frédéric Cavagna. Il faut laisser un peu de temps à ceux qui ont repris Alès Viande. C'est ce qu'on demande. Et qu'on accepte le déficit quelque temps." Sans argent public pour autant, précise le président d'Alès Agglo, Christophe Rivenq, car la structure qui gère désormais l'abattoir est d'ordre privé. "On a quand même l'impression qu'Alès fait exprès que ça ne fonctionne pas, contrebalance Simon Le Berre, de la Confédération paysanne. On n'a pas l'impression qu'ils recherchent des solutions. On parle quelques temps d'un nouvel abattoir, puis, du jour au lendemain, on ferme. Mes deux ou trois collègues éleveurs disent clairement que, si ça ferme, ils arrêteront."
"On craint vraiment la fermeture, lâche Djahid Khamis, délégué du personnel de l'abattoir, qui embauche entre 20 et 25 personnes en temps plein. En majorité, ce sont des gens qui ont toujours travaillé dans des abattoirs, certains ont entre 20 et 30 ans d'ancienneté. Ce sera difficile de trouver autre chose derrière." Lui en est à quinze ans à l'abattoir d'Alès. Et il a vu "le manque de tonnage" arriver, notamment en raison d'heures de travail "qui se sont réduites". Si les vidéos de l'association L-214 "nous ont fait du mal, les clients étaient revenus", souligne Djahid Khamis.
C'est avec le sourire que sont sortis les élus, un peu moins Patrick Gravil, pour les éleveurs (relire ici), tout comme Djahid Khamis. "On ne va pas dans le sens d'une liquidation judiciaire, lâche Christophe Rivenq devant le parterre d'agriculteurs. La décision tombera mercredi prochain." L'élu alésien s'attend à la nomination d'un administrateur judiciaire. Un contrôle pourrait intervenir rapidement, environ 4 mois après la nomination d'un administrateur judiciaire. "De toute façon, un point d'étape devait déjà être fait en juillet", résume Frédéric Cavagna, alors que Christophe Rivenq évoque une réflexion sur "une hausse légère des tarifs" et 50 tonnes supplémentaires nécessaires, par mois, à l'abattoir, pour atteindre l'équilibre financier.
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