UZÈGE Bientôt des "Kiosques paysans" pour des circuits courts autrement
Comment faciliter l'accès aux produits locaux pour les consommateurs tout en simplifiant la vie des producteurs ? C'est à cette question que veulent répondre l'Uzétien Pierre Guillery, et son associé, Bruno Bonnefoy. Ils ont imaginé ensemble l'initiative "Les Kiosques paysans" et espèrent installer leur premier point de retrait à Saint-Quentin-la-Poterie fin mai ou début juin. Ils cherchent désormais des producteurs prêts à rejoindre l'aventure.
Il y a quelques années, Pierre Guillery habitait encore Montaren-et-Saint-Médiers. Un soir de novembre 2021, il reçoit chez lui son voisin Bruno Bonnefoy qui est producteur d'oeufs. Ce dernier lui raconte qu'une des boutiques qui lui achète habituellement des oeufs ne lui en prendra plus autant désormais. Rapidement, les deux hommes discutent de la question de la perennisation. Leur réflexion n'en est pas restée là puisqu'ils ont travaillé sur un concept de kiosques paysans. Des petits points de retrait où les consommateurs pourraient trouver tous les produits locaux cultivés à 80km à la ronde, au même endroit. Le premier pourrait ouvrir fin mai ou début juin à Saint-Quentin-la-Poterie, à côté de Sebico, route de Jol.
"On voulait que les personnes aient un accès facilité aux produits locaux. Sur le marché, on ne trouve pas toujours ce qu'on veut, ni les mêmes producteurs d'une semaine sur l'autre. Alors, on a imaginé ces kiosques qui fonctionneront, comme des points relais, suivant le mode du click and collect", explique Pierre Guillery. Sur place, les clients pourront se fournir en fruits, légumes, oeufs, miel, viande et volaille, charcuterie et même plats cuisinés.
Retirer sur place ou se faire livrer chez soi
L'avantage, c'est que les kiosques seront ouverts 24/24h et 7/7 jours en self-service. 81 casiers connectés seront aménagés pour les clients souhaitant retirer leur commande. Et pour les habitants n'ayant pas de voiture, pas le temps ou pas l'envie de se déplacer jusqu'au kiosque, il y aura un système de livraison collaborative qui s'appuiera notamment sur la société gardoise Tut Tut, ou sur Shopopop. Par la suite, le fondateur aimerait aussi proposer des paniers solidaires pour les personnes ayant des moyens financiers plus contraints.
À travers les Kiosques paysans, Pierre Guillery veut faciliter la vie des consommateurs mais aussi celle des producteurs. Et ce, en introduisant la fonction de distribution dans les circuits courts leur permettant de se consacrer à 100 % à leur exploitation. Ce sont les équipes des Kiosques paysans qui iront directement chez eux chercher les produits, les amèneront ensuite dans un espace de stockage à Montaren pour ensuite approvisionner le Kiosque selon les demandes. "Quand je me suis installé en agriculture, j'ai voulu développer les ventes à la ferme. Mais ça me prenait du temps. J'y consacrai parfois une demi-journée pour pas grand chose. Ce système-là va me libérer du temps et m'ouvrir un débouché de vente supplémentaire", assure Bruno Bonnefoy. Lui et son associé cherchent désormais des producteurs des environs qui ont envie de tester le projet.
"Si ça marche, pourquoi ne pas le reproduire ailleurs"
Côté budget, la future société s'appuiera sur des "prix construits ensemble", avec les producteurs afin que ceux-ci soient correctement rétribués. C'est eux qui ont le dernier mot. Une fois que les consommateurs auront commandé en ligne leurs fruits, légumes et autres produits de la ferme, il faudra attendre en moyenne quatre jours pour retirer leurs courses. Ils pourront accéder au kiosque grâce à un QR code téléchargé sur leur téléphone. À l'avenir, l'équipe des "Kiosques paysans" vise même le "zéro net émission" en roulant avec des camions de livraison électriques.
"2023 sera vraiment une année-test pour nous. Notre premier kiosque, fabriqué à Aix-en-Provence, coûte 200 000 €", indique Pierre Guillery. Son initiative devrait être aidée par la plateforme de financement participatif MiiMosa et est en ce moment incubée par le Bic Innov'up. Il a pour projet d'en implanter d'autres aux alentours d'Uzès, de Villeneuve-lez-Avignon, de Laudun-l'Ardoise et au nord de Nîmes. "On projette de faire une dizaine de kiosques dans les 2-3 ans. Et si ça marche, pourquoi ne pas le reproduire ailleurs", conclut-t-il.
Si vous êtes producteur dans un rayon de 80km autour d'Uzès et que le projet des Kiosques paysans vous intéresse, vous pouvez écrire à pierre@neopaysans.org. Plus d'informations sur le site Internet de l'entreprise : www.leskiosquespaysans.com et sur celui de l'association : www.alimentation-durable.org
Une association aussi
En parallèle des Kiosques paysans, a germé l'idée d'une association. Elle aurait une visée éducative et promotionnelle à l'alimentation durable sur le territoire. Elle permettrait aussi d'instaurer du lien et de la convivialité entre les consommateurs et producteurs, qui n'est pas vraiment présent à travers les kiosques. "On aimerait travailler avec des personnes qui aiment le concept et s'en emparent. On va aussi entamer une discussion avec le Tiers-lieu 21 pour connaître leurs idées", indique Pierre Guillery. Il aimerait aussi que la start-up et l'association s'inscrivent dans la dynamique du PAT (Plan d'alimentation territorial), porté par la CCPU (Communauté de communes Pays d'Uzès).
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