JUSTICE Au Chemin-Bas, trois hommes arrêtés pour association de malfaiteurs
Ce mardi 5 mars, trois hommes ont été jugés par le tribunal correctionnel de Nîmes pour association de malfaiteurs après avoir pris la fuite au Chemin-Bas-d’Avignon. Un des prévenus est aussi poursuivi pour des violences sur un policier.
Le dimanche 25 février à 21h15, deux policiers de la BAC surveillent un point de deal qui venait de se créer, rue Sauveplane dans le quartier du Chemin-Bas à Nîmes. Ce soir-là, il pleuvait. Après une heure d’attente, les policiers n’observent rien de particulier, ils rejoignent donc leur véhicule. Sur le chemin, ils croisent un homme qui sonne à un immeuble. À la vue des policiers, l’homme se précipite et monte à bord d’une voiture.
Un agent de police nationale braque son arme sur le véhicule, mais celui-ci ne s’arrête pas. Il fonce à toute allure. En danger, l’agent recule afin d’éviter de se faire écraser. La voiture a été abandonnée un peu plus loin, avec une roue crevée... Le conducteur a pris le trottoir. Deux téléphones portables ont été trouvés dans le véhicule, ce qui a permis de retrouver les usagers.
Le conducteur disparu ?
À la suite de cet accident, un Nîmois de 24 ans et deux Marseillais de 19 et 21 ans sont arrêtés et poursuivis pour association de malfaiteurs. Les deux téléphones retrouvés appartenaient aux deux plus âgés. Le Nîmois est aussi accusé de violences sur un policier. Devant le tribunal, il assure ne pas avoir été au volant du véhicule, le soir des faits. Pourtant le même jour, il a été contrôlé à 1h30 du matin et il conduisait le même véhicule. De plus, les caméras de la ville montrent qu’il le conduisait aussi à 17h. “Oui, j’ai conduit dans la journée. Mais ce soir-là, j’étais à l’arrière car j’étais fatigué puis ce n’était pas mon véhicule”, explique le prévenu de 24 ans.
Le président Jean-Michel Pérez demande : “Alors qui conduisait ? Qui a accéléré sur l’agent de police ?” Les deux prévenus plus âgés affirment qu’ils connaissaient peu le conducteur. Le Marseillais de 19 ans certifie ne pas avoir été dans la voiture durant les faits. “Je ne comprends pas pourquoi je suis là. Dimanche, j’étais chez ma copine, je n’étais pas avec eux”, explique-t-il au tribunal. Le président les questionne à nouveau : “Pourquoi vous avez fui lorsque vous avez aperçu la police ?” Les prévenus affirment ne pas les avoir reconnus. En effet, dans leurs déclarations, les policiers expliquent qu’ils étaient en noir et que leur brassard “Police” au bras était retrourné. Mais, un des agents assure avoir crié : “Police arrêtez-vous”.
Le Marseillais de 21 ans affirme : “Nous avons eu très peur. On pensait qu’on allait se faire tuer. On aurait su que c’était la police, on serait descendu tout de suite. Il pleuvait, il faisait nuit et avec le bruit du moteur je vous assure qu’on a pas entendu.” Il reprend : “Toute la semaine on s’est fait contrôler et tout s’est bien passé.” Un dossier complexe compte tenu du contexte actuel au Chemin-Bas-d’Avignon.
La procureure de la République indique dans ses réquisitions : “Chacun d'entre eux sont connus pour des antécédents dans le trafic de stupéfiants. Comme par hasard, ils se retrouvent là. Puis le téléphone de monsieur a été retrouvé sur le levier de vitesse. Je demande deux ans de sursis probatoire pour les deux plus jeunes et cinq ans ferme avec un maintien en détention pour le dernier. Et je rajoute une interdiction du Gard durant cinq ans pour les trois."
Maître El Bouroumi plaide pour le prévenu de 24 ans : “Je suis scandalisé par les réquisitions. Je me trompe de dossier, ce n’est pas possible. On ne peut pas identifier le conducteur ce soir-là à 21h. Aucun élément montre et confirme que mon client conduisait. Je demande la relaxe sur la conduite. Puis, ce soir-là, il pensait mourir. Ils ne savaient absolument pas qu’ils étaient entourés de policiers.”
Me Lopes et Me Viremouneix représentent les deux Marseillais et plaident également la relaxe pour absence d’éléments à la procédure. Lors de leurs arrestations, les prévenus ne possédaient ni billet de banque, ni stupéfiant, ni arme. Une plaidoirie qui a su convaincre le tribunal de Nîmes car les deux jeunes ont été relaxés. Cependant, le Nîmois de 24 ans a été condamné à 18 mois de prison avec un maintien en détention.
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