Il y avait foule comme jamais lors d'un conseil municipal à Beaucaire. Il faut dire que celui-là, du lundi 29 juillet, était un peu particulier puisqu'il s'agissait de nommer le nouveau maire de Beaucaire. Un événement annoncé de longue date, anticipé même par Julien Sanchez. Dès le 1er mai et alors qu'il faisait part aux Beaucairois de sa décision d’être candidat aux élections européennes du 9 juin, sur la liste RN de Jordan Bardella. Le premier édile en place, depuis élu eurodéputé, avait même désigné son successeur en la personne de Nelson Chaudon. "Quelqu'un d'aussi travailleur que compétent en qui j'ai une entière confiance, il a toujours vécu à Beaucaire, il aime sa ville et a l’énergie et la disponibilité que j’ai pu avoir depuis 10 ans", avait-il expliqué.

Le conseiller municipal de Beaucaire délégué aux associations sportives et à la valorisation du sport, également collaborateur parlementaire du député RN Yoann Gillet, occupait depuis une place de choix auprès de Julien Sanchez à chacune de ses sorties. Et c'est aux côtés du maire démissionnaire - loi sur le non-cumul des mandats oblige - que Nelson Chaudon a fait son entrée dans la salle des mariages de l'hôtel de ville de Beaucaire ce lundi, déjà applaudi par les élus de la majorité, sa famille et autres soutiens. Tout logiquement, le trentenaire a donc proposé sa candidature au poste de maire de Beaucaire. Luc Perrin aussi d'ailleurs et ce même si c'était peine perdue.

L'élu d'opposition a fait entendre sa surprise et son inquiétude quant au choix du successeur de Julien Sanchez, jugeant plus "logique et raisonnable" de désigner la première adjointe, Marie-France Perignon ou tout autre adjoint, à la place de Nelson Chaudon, "élu en 19e place sur la liste municipale de la majorité". "Un tel choix relevant à la fois de la reconnaissance des compétences acquises avant et pendant le mandat et de la reconnaissance et de la récompense du travail effectué pendant le mandat."

Luc Perrin a poursuivi son argumentation, comparant Beaucaire à "une entreprise importante avec près de 300 employés en équivalent temps plein et un budget annuel d'environ 50 millions d'euros". "En cas d'échec, c'est le chef d'entreprise qui assume son incompétence sur ses propres deniers, ce sont les citoyens de Beaucaire qui payeront demain les conséquences d'un choix aventureux fait principalement sur des critères politiques."

Il n'a obtenu que cinq voix, Nelson Chaudon 27. Cet enfant qui a grandi rue Henriot, passionné de sports, a fait de Beaucaire son terrain de jeu. "C'est là où je suis allé à l'école, là où j'ai eu mes premières expériences professionnelles. Je suis Beaucairois de sang, mais surtout de coeur, a souligné le nouveau maire. Aujourd'hui, j'ai une motivation à toute épreuve, mon objectif c'est de continuer à faire briller Beaucaire."

Cette écharpe tricolore n'était pourtant pas une ambition. "Quand j'ai rejoint la liste de Julien Sanchez, il y a quatre ans, évidemment c'est parce que j'adhérais aux idées qu'il véhicule au travers du Rassemblement national, mais c'était surtout et avant tout de réussir à amener une pierre à l'édifice concernant le sport." Petit à petit, Nelson Chaudon a gravi les échelons, il a quitté son poste de directeur d'agence de matériel médical pour accompagner Yoann Gillet lors de la campagne législative de 2022, puis à l'Assemblée nationale.

Très ému, un peu hésitant lors de son discours, le premier magistrat de la ville de Beaucaire a remercié sa famille ainsi que ses deux mentors leur assurant une continuité dans le travail engagé ces dix dernières années. Le quartier Sud Canal, la deuxième tranche des travaux de la route de Nîmes ont été cités en exemple. "Et je prendrai ensuite d'autres engagements pour continuer à faire avancer notre ville en fonction de ses besoins, ceux de ses habitants, avec une vision toujours stratégique d'avenir en veillant à ne pas augmenter les taux d'imposition et à gérer correctement l'argent public comme ça a été fait pendant dix ans."

Un travail auquel il associe la majorité municipale, bien sûr, "mais aussi l'opposition si elle souhaite enfin être constructive..." Une première pique, avant de montrer les muscles en toute fin de séance, à l'égard de Luc Perrin. "J'ai beaucoup apprécié votre intervention, lui a-t-il adressé ironiquement. Je suppose donc que vous trouvez illégitime la candidature de votre tête de liste aux dernières élections municipales, n'est-ce pas ? Elle - Pascale Noailles-Duplissy, directrice d'école, NDLR - n'a jamais occupé ce poste-là il me semble !" Le ton est donné, l'écharpe aussi, Julien Sanchez quant à lui, siège désormais en tant que conseiller municipal.