Publié il y a 10 jours - Mise à jour le 05.09.2024 - Louise Gal - 3 min  - vu 868 fois

SAINT-GILLES La modification de la ligne de bus entre Saint-Gilles et Nîmes suscite de vives réactions

Arrêt de bus Saint-Gilles

Les lignes 219 et 42 relient Saint-Gilles à Nîmes.

- Louise Gal

La ligne de bus qui permettait aux enfants saint-gillois scolarisés à Dhuoda, lycée de rattachement de la ville, ainsi qu'à ceux inscrits dans des lycées privés de se rendre à Nîmes, a été modifiée. Elle dessert désormais davantage d'établissements, mais ne va plus dans le centre-ville. Les élèves doivent donc prendre le trambus pour se rendre en cours, ce qui scandalise certains parents. Un changement justifié pour Nîmes métropole.

Il est 7h04 ce jeudi matin lorsque Camille, élève en 4ème au collège Emmanuel D’Alzon, monte dans le bus 219 au départ de Saint-Gilles. Plusieurs lignes d’autocars sont déjà passées devant lui depuis 6h40, mais toutes étaient déjà pleines et ne se sont pas arrêtées. De prime abord, cette histoire semble être le lot quotidien de nombreux enfants français. Mais alors que les années précédentes le bus amenait les élèves scolarisés dans le centre-ville jusqu’à la gare routière, l’arrêt le plus proche du centre est désormais celui du parking relais de l’A54. Les enfants scolarisés à l’intérieur de la ville doivent donc prendre la ligne 1 ou 4 du trambus afin de se rendre dans leurs établissements respectifs. De nombreux parents s’insurgent de cette situation qui “complique et allonge” le temps de trajet de leurs enfants. C’est notamment le cas du papa de Camille, Rémy Nougier : “Nous avons été mis devant le fait accompli à la rentrée, nous n’étions pas informés de ce changement”, assure-t-il. 

Rémy Nougier et son fils pour la ligne de bus Saint-Gilles Nîmes
Rémy Nougier et son fils Camille à l'arrêt de bus du 19 mars 1962 à Saint-Gilles. • Louise Gal

Trajet plus long, sécurité

Son fils, ainsi qu’une vingtaine d’autres enfants, descendent donc à cet arrêt à 7h22, où de très nombreux élèves attendent déjà leur correspondance. “La plupart viennent de Saint-Gilles, ils sont partis plus tôt que moi d’un autre endroit de la ville, mais ça ne sert à rien puisqu’ils attendent ensuite ici”, explique Camille. 7h28, la ligne T1 arrive. Après un petit peu plus de 10 minutes de trajet dans un bus plein à craquer, une grande partie des enfants descend à l’arrêt du lycée Dhuoda à 7h41. À l’heure donc pour leurs cours dans ce lycée public qui est celui du secteur de Saint-Gilles. Camille continue quant à lui son trajet jusqu’aux arènes, où il descend à 7h44. La troisième partie de son itinéraire commence alors. C’est d’un pas décidé qu’il marche jusqu’à son collège. “Avant, je faisais partie des premiers à arriver. On se posait avec mes amis et on attendait que ça sonne. Quand il faisait froid on allait au foyer, c’était trop bien”, se souvient-il. Il sera finalement le dernier élève à passer le portail du collège à 8h00, avant que la grille ne se referme. Tout juste à l’heure pour son cours d’espagnol. 

Arrêt trambus A54 Caissargues
De nombreux élèves attendent le trambus à l'arrêt parking relais A54. • Louise Gal

Outre un temps de trajet plus long pour certains élèves, les parents s’inquiètent pour leur sécurité. “Ils effectuent un changement, soit à l’arrêt A54 soit au Parnasse, ils sont ensuite debout dans un tram pendant 20 minutes et marchent seuls dans la ville et doivent traverser la gare”, regrette ainsi l’un d’entre eux. Et le problème qui se pose le matin pour les enfants scolarisés en dehors de leur lycée de secteur semble être amplifié le soir et toucher tous les enfants à en croire les différents témoignages recueillis, avec des temps de trajet décuplés en raison de la correspondance. “En fonction de mon heure de sortie de cours, je rate mon bus pour Saint-Gilles le temps d’arriver au parking relais. Je dois donc prendre le suivant”, explique ainsi un élève scolarisé à Dhuoda. “Ma fille est arrivée à presque 20h à la maison alors qu’elle avait fini à 17h40 !”, raconte de son côté un parent d’élève. Vanessa Sevilla, dont la fille est scolarisée au lycée Saint-Vincent-de-Paul, livre également un récit similaire. “Le bus passait toutes les heures à 15 environ au niveau de la gare routière. Lorsqu’elle finissait à 15h55, 16h55 ou 17h55, elle avait donc la possibilité de le prendre pour rentrer”, explique-t-elle. “Tout est désormais plus long. Elle a mis 1h30 pour rejoindre Saint-Gilles mercredi !

Une situation expliquée par Nîmes métropole

Pour quelles raisons Nîmes métropole a-t-elle pris la décision de modifier le trajet de cette ligne de bus ? Tout d’abord, “la 129 faisait doublon avec la T1 et la T4”, explique Jean-Marc Campello, vice-président délégué aux Mobilités de l'Agglo. “La ligne de bus n’a pas été supprimée, elle est simplement déviée”, tient-il à préciser. “Elle dessert désormais le côté ouest de la ville avec le lycée Hemingway, le lycée professionnel Raimu ou encore l’IUT. L’objectif est de permettre de répondre aux besoins de plus de monde”, justifie-t-il. En effet, d’après les chiffres fournis par Claude de Girardi, déléguée au transport routier des voyageurs urbains et périurbains, à nos confrères de France Bleu Gard Lozère, 270 jeunes de Saint-Gilles vont vers le côté ouest de Nîmes, contre 150 qui vont en direction de la gare routière. “S’ils prennent le T4, l’arrêt se trouve sur l’avenue Feuchères. Ce n’est pas loin de la gare routière. C’est seulement à 350, 400 mètres de D’Alzon”, ajoute l’élu. Si les enfants scolarisés à Dhuoda ou dans des lycées technologiques ou professionnels sont effectivement obligés de se rendre à Nîmes, les collégiens ont quant à eux la possibilité de suivre leur scolarité au sein du collège public Jean-Vilar situé à Saint-Gilles. 

Louise Gal

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