ÉDITORIAL Gérald Darmanin, la "petite" politique de l'Intérieur
le ministre de l'intérieur a élaboré un agenda politique et médiatique bien organisé pour lever les inquiétudes sur son projet de loi anti-immigration auprès d'une seule et même catégorie d'électeurs.
Jusqu'à quand Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur va-t-il publier un message quotidien sur X (ex-Twitter) pour annoncer le nombre de reconduites à la frontière de sans-papiers délinquants ? Une habitude prise depuis plusieurs semaines et qui frise l'indigestion. Et le peu de morale politique. Il n'est pas question de remettre en cause sur le fond la politique du Gouvernement sur ce sujet. Mais sur la forme, cette façon d'exercer le pouvoir est sacrément discutable. D'abord, parce qu'elle envoie à travers ces messages réguliers et permanents, un seul et unique regard sur l'immigration. Non, il n'y a pas dans notre pays uniquement des gens issus d'autres contrées qui n'auraient pour seul objectif que de ne pas respecter nos lois. C'est factuellement faux. De nombreux sans-papiers ont un quotidien extrêmement difficile, en exerçant des métiers que de nombreux Français ne veulent plus exercer depuis bien longtemps. Sans cadre juridique ni social, ils sont à la merci de patrons peu scrupuleux qui profitent de cette détresse. Ensuite, probablement pour répondre seulement aux électeurs de l'extrême-Droite, le ministre entreprend une démarche populiste qui voudrait faire croire que l'exécutif est à l'action pour libérer la France de ce seul mal. Et pour accessoiriser l'ensemble, Gérald Darmanin en profite, en particulier dans les médias dont la tendance politique est à la Droite de la Droite, pour dérouler sa façon de penser. Valeurs actuelles, encore cette semaine. Il y a quelques jours, sur le plateau de CNews. Dans le Journal du dimanche la semaine dernière. Un agenda politique et médiatique bien organisé pour lever les inquiétudes sur son projet de loi anti-immigration. Encore une fois à l'adresse d'une seule et même catégorie d'électeurs. Sauf que son article 3, dont l'ambition était de régulariser ceux qui travaillent et respectent les règles, pourrait passer à la trappe. Simplement parce que pendant que le ministre cajole sa Droite, il en oublie qu'une partie de la Gauche modérée, était tout à fait en capacité de lui apporter son soutien. Un acte manqué. Délibérément ?
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