ÉDITORIAL La devise républicaine portée par Françoise Laurent-Perrigot
Le Conseil départemental du Gard a déjà pris ses dispositions comme une trentaine d'autres en France.
Alors que le Premier ministre est nommé, et la formation d'un nouveau Gouvernement imminente, la loi Immigration continue à faire parler d'elle. En effet, votée dans le cadre d'une commission mixte paritaire à l'Assemblée nationale, avec la bénédiction de l'aile dure des Républicains et du Rassemblement national, la Gauche dans son ensemble, après avoir passé de très mauvaises fêtes de fin d'année, espère pouvoir encore agir pour l'édulcorer. Ce ne sera pas une mince affaire. Même si une porte est encore possible : celle du Conseil constitutionnel qui rendra sa décision le 25 janvier. Saisi à double titre, par le président de la République lui-même. Emmanuel Macron doute notamment des mesures sur les quotas, le rétablissement d’un délit de séjour irrégulier ou encore le conditionnement des aides sociales aux étrangers. Objectif du chef de l'État : renvoyer la patate chaude au Conseil constitutionnel pour qu’il puisse valider ou non la conformité de ces dispositions introduites par la Droite. Il n'est pas le seul à avoir saisi l'instance. Les députés LFI, PS, écologistes et communistes dénoncent le caractère contraire à notre Constitution du texte et demandent la censure totale de la loi. Pour parvenir à se faire entendre, les partis auxquels ils appartiennent ont décidé de se mobiliser bruyamment. Une première manifestation est prévue dimanche prochain. Une autre la semaine suivante. Deux mouvements suivis aussi par une bonne partie des syndicats, intellectuels et artistes. Nîmes donne le tempo ce mercredi à 18 heures à la salle des cheminots, 15 rue Benoit Malon. Tous les partis de Gauche et les syndicats locaux font un appel à la mobilisation contre la loi Immigration. En attendant de sensibiliser la population, le Conseil départemental du Gard a déjà pris ses dispositions comme une trentaine d'autres en France. Il n’appliquera tout simplement pas la loi. Une désobéissance civile en particulier contre les dispositions prévues pour l’allocation personnalisée d’autonomie. Au nom de valeurs universelles de la Constitution française. Si la loi est définitivement adoptée, le préfet du Gard pourra saisir le tribunal administratif pour contraindre Françoise Laurent-Perrigot, la présidente du Département. Elle pourra argumenter sur la libre administration des collectivités locales et le principe d’égalité devant la loi. Impossible de lui donner tort ! Sauf à remettre en cause notre propre devise républicaine... Et l'histoire et la mémoire de notre pays.
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