EXPRESSO Le débit du Rhône devrait baisser de 30%
C’est l’un des enseignements de l’étude Eau et Climat 3.0 commandée par le conseil départemental du Gard. Le but ? Comprendre et s’adapter au dérèglement climatique.
C’est une étude dont les Gardois n’ont malheureusement pas assez entendu parler. En 2018, le conseil départemental a déboursé quelque 200 000€ pour demander une étude "Eau et Climat 3.0" à BRL, la compagnie d'aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc. Après plusieurs mois de travaux, les constats sont sans appel : « En 2050, le Gard connaîtra le climat de l’Andalousie et en 2100 celui des oasis tunisiennes », rappelle Bérangère Noguier, vice-présidente chargée de la Transition écologique.
Ladite étude s’appuie sur des diagnostics climatiques remontant aux années 50. Les experts prévoient une hausse des températures de 4° en 2100 contre 1,4° ces 30 dernières années. BRL a encore du mal à définir s’il pleuvra moins qu’avant. En revanche, « si la quantité de pluie tombée sur le sol est similaire, soit 750 millimètres par an par m2, les plantes auront besoin de plus d’eau pour survivre à cause de la chaleur », fait remarquer Cathy Chaulet, vice-présidente chargée de l'Agriculture.
Baisse de 30% d'ici à 2050
"Eau et Climat 3.0" a répertorié plusieurs zones (Cévennes, garrigues, couloir rhodanien et Camargue) avant de lister leurs avantages et inconvénients. Si la présence du Rhône est un atout indéniable pour le Gard, le fleuve ne sera malheureusement pas épargné par le dérèglement climatique : « On prévoit une baisse de débit de 30% d'ici à 2050, mais également un changement de régime. Aujourd’hui, le Rhône est alimenté par l’eau de pluie, mais aussi par la neige. Il devrait basculer uniquement dans un système pluvial », commente Nicolas Bouretz, responsable du service eau et valorisation du patrimoine naturel au Département.
Aujourd’hui, élus et services s’accordent à le dire : « La question n’est pas de lutter contre le dérèglement climatique, mais de s’adapter. » Cette adaptation passe par la diffusion de l'étude, mais aussi par la concertation et la réflexion des divers acteurs (élus locaux, associations, agriculteurs...). La réunion organisée dernièrement au Pont du Gard par la chambre d’agriculture en est une illustration. Tout comme celle de l’IPG (Indication géographique protégée) Cévennes, désireuse de réduire la vulnérabilité de ses sols « en trouvant des solutions pour enherber ou ombrager, ce qui réduit l'évaporation de l'eau », conclut Cathy Chaulet.
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