GARD Le comité des viticulteurs gardois alerte sur la gravité de la situation de la viticulture
"Qu'on ait 30 ou 50 ans, on ne se paie plus. Nos gamins crèvent la dalle !" C'est le cri du cœur poussé par un viticulteur ce lundi, lors de la rencontre avec le député Pierre Meurin, organisé par le comité des viticulteurs gardois. Depuis sa création il y a quatre mois, le collectif multiplie les échanges avec la préfecture et les parlementaires du département.
Ils sont une poignée d'exploitants à avoir créé le comité des viticulteurs gardois, il y a trois-quatre mois. Ce collectif fait suite aux grandes manifestations qui ont eu lieu partout en France pour exprimer la colère et la détresse du monde agricole. Depuis les viticulteurs membres ont rencontré les services de la préfecture, les députés, les sénateurs pour continuer d'alerter sur la situation grave de la viticulture gardoise, espérant obtenir des mesures promptes et concrètes. Ce lundi, un nouveau temps d'échange a été organisé à Saint-Marcel-de-Careiret, avec le député Rassemblement national (RN) de la 4e circonscription du Gard, Pierre Meurin.
Le parlementaire a entendu les doléances de la vingtaine de viticulteurs gardois présents, dépeignant leur "profession sacrifiée". "Vous êtes aujourd'hui un peu les derniers résistants d'une profession qui est la profession historique de la France, reconnaît Pierre Meurin. La France est un pays éminemment agricole, on a été pendant longtemps le Grenier du monde." Le député gardois assure qu'il restera à l'écoute et a demandé aux viticulteurs de lister leurs problématiques et revendications.
Chute des prix à la vente, baisse des ventes, hausse des frais de cave...
Et elles sont nombreuses. Il y a notamment la chute des prix de vente à l'hectolitre "jusqu'à 50% entre 2021 et 2023" selon le comité des viticulteurs qui impute largement cette situation au négoce et à la grande distribution car ces derniers "importent massivement du vin étranger et imposent des prix excessivement bas sans prendre en compte le prix de revient de l'exploitants". Freddy Paulet, viticulteur de Moussac à l'origine du comité, dénonce un parallèle : "En 2023, la production en Languedoc, toutes appellations confondues, s'élève à 11,5 millions d'hectolitres. Au moins 5 millions d'hectos sont encore dans les cuves alors qu'on est à quatre mois des vendanges. Alors qu'on rentre chaque année entre 7 et 8 millions d'hectolitres en provenance d'Espagne..."
Les viticulteurs souffrent de la diminution des ventes et "aucun signe du marché ne laisse présager un écoulement des stocks d'ici la prochaine récolte. Le vin bio est particulièrement touché par la mévente", déplore le comité. À cela, s'ajoutent des frais de cave en hausse creusant les besoins en trésorerie, des normes contraignantes et des certifications coûteuses... Au point que certains chefs d'exploitation ne se versent plus de salaire et peinent à payer ceux de leurs tailleurs. Les viticulteurs souhaitent "simplement vivre de leur travail", "créer un espace de dialogue avec les négoces et les distributeurs", "trouver des solutions très rapides pour régler la question des volumes stockés"...
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