MOLIÈRES-CAVAILLAC Un projet de magasin discount Action contesté avant d'être validé
Un projet d'installation d'un magasin Action, à l'entrée de la commune, a déjà vu un collectif s'opposer à sa venue. Côté intercommunalité, on reste sur la retenue, en attendant de voir si le projet se fait, et en rappelant que la décison du permis de construire appartient à la commune. Sollicitée, celle-ci n'a, pour l'instant, pas donné suite. Pensé sur un terrain privé, le magasin fterait moisn de 1 000 m2, ce qui lui évite de devoir valider une autorisation d'exploitation commerciale.
Il se nomme collectif citoyen, sans qu'on sache exactement combien de personnes il représente, ni les noms des participants. Toujours est-il que c'est par leur alerte que l'information a été connue. "Action est une chaîne de magasins hard discount appartenant au fonds d’investissements 3I Group PLC coté en bourse, écrit le collectif. Plus de la moitié des produits vendus proviennent de Chine. Action a profité d'une situation économique difficile pour les ménages européens et a vu ses ventes exploser en 2022 : elles ont pris 30 %, s'établissant à 8,9 milliards d'euros."
"Ce modèle économique ne correspond ni à l’urgence écologique ni à la lutte contre le dérèglement climatique"
Le collectif opposé à l'implantation d'un magasin Action
Le collectif signale une contradiction avec les choix dictés par l'urgence des modifications du climat. "Ce modèle économique ne correspond ni à l’urgence écologique ni à la lutte contre le dérèglement climatique : artificialisation des terres, production de déchets, etc. Ce modèle fait aussi des ravages sociaux, en tout premier lieu du fait de conditions de travail très précaires (...) La pratique commerciale d’Action a pour but de présenter des produits à bas prix pour que la clientèle accumule les petits achats (de très mauvaise qualité) et au total dépense bien plus que prévu (panier moyen envisagé par le groupe 3I : 24€). L'idée est donc de vendre du rêve, le fameux rêve du pouvoir d'achat. Par ailleurs les produits proposés par l'enseigne Action rejoignent très rapidement le marché des ordures à traiter, du fait du leur piètre qualité."
"Ce magasin va à contre-courant de la politique qu'on met en place sur le terrain"
Emmanuel Grieu, maire de Mandagout
Le collectif citoyen souligne ainsi un iatus entre les choix du Pays viganais, qui avance comme trame le circuit-court dans toutes ses réflexions, et l'éventuelle arrivée d'un hard-discount comme Action. Deux conceptions opposées que relève aussi Emmanuel Grieu, maire de Mandagout et vice-président du Pays viganais délégué à la qualité du service public. "On établit un Schéma de cohérence territoriale (SCOT), un plan l'ocal d'urbanisme intercommunal (PLUI) et un programme alimentaire territorial (PAT). Ce magasin va à contre-courant de la politique qu'on met en place sur le terrain".
Emmanuel Grieu souligne qu'il s'exprime à titre personnel, que la décision de permis appartient à la commune de Miolières-Cavaillac, et qu'il la respectera. "Mais je n'y suis vraiment pas favorable. Je préfère travailler pour une relocalisation de la production. Ce magasin va "rascler" les derniers centimes des gens à une époque où ils n'ont plus d'argent. Et puis, même si ce n'est pas toujours la même clientèle, ça fragilisera nos commerçants. Même si ce n'est qu'une baisse de 10%, les commerces pourront-ils tenir ? Enfin, moi qui suis en charge de la gestion des déchets, je sais que ça en crééera encore plus. Philosophiquement, je ne peux pas être pour. Mais je respecterai la décision de Molières."
"Si jamais Action renonçait, deux entrepreneurs seraient prêts à reprendre la parcelle"
Bruno Montet, adjoint du Pays viganais délégué au développement économique
Le délégué au développement économique du Pays viganais inisiste, lui, sur ce volet. "Je laisse s'exprimer le public et la commune de Molières, explique Bruno Montet. Le magasin ne ferait pas plus de 1 000 m2, et un autre bâtiment de 300 m2 serait mis en location." Mais le montant de la location, découlant de la vente élevée du terrain, poserait problème. "Action prendrait-il le risque de se monter sans la location du bâtiment à côté ?, s'interroge-t-il. Si jamais Action renonçait, deux entrepreneurs seraient prêts à reprendre la parcelle."
"Les commerçants du Vigan sont divisés sur la question"
Régis Bayle, président du Pays viganais
Enfin, le président du Pays viganais, Régis Bayle, tempère les deux avis. S'il rejoint lui-même l'opposition avec les choix politiques du territoire, et se dit d'accord, sur le fond, avec le collectif - "ça crée des besoins non-essentiels (...) on a l'impression que ça ne coûte pas cher mais si on laisse 40 € à la fin ce n'est pas innocent (...) Trois mois après, c'est dans des poubelles" - il précise : "Attention aux moyens que l'on met en oeuvre, les commerçants du Vigan sont divisés sur la question, ils ne sont pas tous contre. Aujourd'hui, on a de plus en plus de populations qui se sentent méprisés par leur manque d'acessibilité. Qu'on puisse penser que la gauche méprise le peuple, ça me fait très mal."
Jointe par téléphone, la mairie de Molières-Cavaillac n'a pas répondu à notre demande d'entretien.
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